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Les médecins ont-ils le droit de mentir ?

Le philosophe Vladimir Jankélévitch disait aux médecins :

« Quand vous dites à quelqu’un qu’il a une maladie mortelle, vous mentez, car vous n’en savez rien. Un homme n’a pas le droit de condamner un autre homme…

Ce qu’il y a de plus important pour vous, médecins, c’est la prolongation de l’être, vous n’existez que pour cela ; il n’y a pour vous qu’un seul impératif, c’est dentretenir lespérance. »

Ainsi justifiait-il le fait de mentir aux malades, c’est-à-dire de ne jamais dire à un patient qu’il est « condamné », qu’il est sûr de mourir.

Pourquoi ?

Parce que l’expérience montre qu’il existe toujours une incertitude, la probabilité, aussi infime soit-elle, d’une rémission, d’une guérison, qui remette en cause les pronostics les mieux établis, et donne tort au médecin qui avait cru dire « la vérité ».

Pour Jankélévitch, la « vérité médicale » est la tromperie par excellence : elle fait croire aux patients que la médecine est une science exacte, un savoir objectif permettant de prévoir l’avenir avec certitude, alors que ce n’est pas le cas. On fait alors du tort au malade, en le trompant.

Dire la vérité risque d’aggraver la situation

Cela rejoint l’expérience du personnel soignant au contact des personnes gravement malades. Dire la vérité au malade risque de gâcher les derniers moments de sa vie, en provoquant une démission prématurée.

Marc Pocard, chirurgien opérant exclusivement les cancers et chef de service à Lariboisière, considère qu’on n’a pas le droit de « priver le patient d’espoir », car il arrive que les patients se suicident après un diagnostic très grave, ou refusent des soins.

Pas question, en particulier, de parler de « métastases », un mot qui fait trop peur :

« Le mot “métastase” est tabou. Les médecins choisissent parfois de taire la présence des métastases, et lâchent le mot quand ils veulent soumettre un patient à une nouvelle chimio et que celui-ci y est réticent », explique Sylvie Fainzang, auteur de La Relation médecin-malade : information et mensonge.

« Un pronostic grave peut légitimement être dissimulé au malade » (Code de déontologie, 1955)

C’est pourquoi le Code de déontologie français publié en 1955 disait : « Un pronostic grave peut légitimement être dissimulé au malade. »

C’était une tradition très ancienne, remontant au philosophe grec Platon qui, dans La République, voyait le mensonge comme un « médicament » utile aux malades, dont l’emploi devait toutefois être réservé aux médecins.

Ensuite, à Rome, on estimait que le médecin devait être capable de cacher la vérité quand cela était utile au malade, notamment s’il attendait qu’on lui promette une guérison alors qu’il était incurable. On évoquait alors le concept de « mensonge thérapeutique », qui est souvent revenu dans l’Histoire.

Maintenant, on peut voir le problème d’une tout autre façon.

Refuser la vérité au malade, c’est lui voler ce qui lui reste de vie

Refuser la vérité au malade, c’est aussi prendre le risque de lui voler ce qui lui reste de vie.

Ne sachant pas ce qui lui arrive, trompée sur son avenir le plus probable, la personne ne peut pas employer son temps et son énergie comme elle l’aurait fait si elle avait su ce qui l’attendait, selon toute probabilité.

Informé de la vérité médicale, le malade peut affronter son propre destin. Il peut se préparer à la mort, mettre de l’ordre dans ses affaires privées et familiales, convoquer un notaire quand il est encore temps, décider en toute connaissance de cause de l’usage du temps qui lui reste.

Dans notre culture, c’est l’image traditionnelle du patriarche qui, à la fin d’une vie juste, distribue à sa descendance des paroles de sagesse et des biens matériels, avant de quitter ce monde pour un monde meilleur.

Sans cela, les rapports avec son entourage sont empoisonnés. L’écrivain russe Tolstoï raconte très bien les effets destructeurs du mensonge dans son roman La Mort d’Ivan Illitch :

« Le principal tourment d’Ivan Illitch était le mensonge, ce mensonge admis on ne sait pourquoi par tous, qu’il n’était que malade et non pas mourant, et qu’il n’avait qu’à rester calme et se soigner pour que tout s’arrangeât. Tandis que, il le savait bien, quoi qu’on fît, on n’aboutirait qu’à des souffrances encore plus terribles et à la mort. Il souffrait de ce qu’on ne voulait pas admettre ce que tous voyaient fort bien, […] en l’obligeant à prendre part lui-même à cette tromperie. Ce mensonge qu’on commettait à son sujet la veille de sa mort, ce mensonge qui rabaissait l’acte solennel et formidable de sa mort au niveau de leur vie sociale, était atrocement pénible à Ivan Illitch. »

La vérité libère du doute, de l’incertitude, de l’angoisse de ne pas savoir.

Certains seront, en outre, stimulés par la connaissance de leur mal et y trouveront un motif de coopérer activement avec leur médecin, voire de s’ouvrir à des thérapies alternatives dont ils n’auraient pas vu l’intérêt s’ils étaient restés dans la vision étriquée d’une médecine scientifique et toute-puissante à les sauver.

À l’inverse, un climat de mensonge et de faux-fuyants peut les conduire à exagérer la gravité du mal et à souffrir d’une angoisse extrême : « Puisqu’on ne me dit rien, c’est que je suis perdu. »

Mais il y a moyen, je pense, de concilier les deux positions apparemment contradictoires.

L’équilibre : dire la vérité avec humanité

«  Docteur, est-ce que je vais mourir ? Et quand ? »

« Quand un patient atteint d’une maladie grave, en phase terminale, me pose la question, je ne mens jamais. Mais je lui dis que le savoir scientifique est par nature incertain et que personne ne peut dire avec certitude quand la mort va survenir », explique le docteur Pascale Vassal, cheffe du service de soins palliatifs du CHU de Saint-Étienne.

« Et surtout, j’essaie de tenir compte de l’histoire du patient, de sa capacité à accepter cette vérité. En me disant toujours que ne pas dire tout et tout de suite, de manière brutale, ce n’est pas mentir. Parfois, il est important de dire les choses de manière progressive, en prenant le temps. »

Cela implique-t-il de mentir au patient ? Absolument pas.

« Une chose que l’on n’a pas humainement le droit de retirer, c’est l’espoir. Il faut, par exemple, dire que l’on n’a jamais vu quelqu’un survivre à cinq ans, mais en ajoutant que ce n’est pas non plus impossible », dit Marc Pocard.

De ce point de vue, sachez que vous êtes aujourd’hui très bien protégé, au moins en théorie, par le Code de la santé publique, en particulier par son article 35 qui stipule :

« Le médecin doit à la personne qu’il examine, qu’il soigne ou qu’il conseille, une information loyale, claire et appropriée sur son état, les investigations et les soins qu’il lui propose. […] Toutefois, lorsqu’une personne demande à être tenue dans l’ignorance d’un diagnostic ou d’un pronostic, sa volonté doit être respectée, sauf si des tiers sont exposés à un risque de contamination. Un pronostic fatal ne doit être révélé qu’avec circonspection, mais les proches doivent en être prévenus, sauf exception ou si le malade a préalablement interdit cette révélation […]. »

Il me semble que c’est exactement le bon équilibre, qui n’était pas évident à trouver, entre droit à la vérité et droit de ne pas être choqué et traumatisé par une « vérité médicale » par nature toujours incertaine.

Et les patients, doivent-ils dire la vérité à leur médecin ?

Selon deux études qui viennent d’être publiées, entre 60 et 80 % des patients mentent à leur médecin. Le plus souvent par peur d’être jugés ou réprimandés !

Dans deux enquêtes distinctes, des chercheurs du Middlesex et de Salt Lake City ont interrogé environ 4 500 personnes via Internet.

Dans la première, 60 % des sondés ont indiqué avoir déjà menti à leur médecin.

Dans la seconde, la proportion a grimpé à 80 %.

Mensonges sur leurs médicaments, sur leur régime alimentaire, sur la fréquence de leurs exercices physiques… Par peur d’être un « mauvais patient », voire de faire de la peine à leur médecin, en lui donnant l’impression qu’il perd son temps à essayer de les soigner !

Évidemment, c’est la pire chose qu’un malade puisse faire. Induire volontairement son médecin en erreur en lui donnant de fausses informations, des « fake news » dit-on aujourd’hui.

Comme c’est intéressant, et à vrai dire amusant, sur la nature humaine !! Tromper la personne qui cherche à vous sauver ! Cela en dit long sur les méandres de nos cœurs, cette capacité d’agir ainsi contre nous-mêmes…

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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Homéopathie : une expérience renversante fait changer d’opinion un professeur de médecine

« La guerre de l’homéopathie touche peut-être bientôt à sa fin », a annoncé le journaliste médecin Jean-Yves Nau, le 4 avril 2019.

« Après de longs atermoiements, Agnès Buzyn devrait prochainement décider le déremboursement des médicaments homéopathiques [1]. »

Le Dr Nau est optimiste !

S’il suffisait que l’homéopathie soit déremboursée pour que, enfin, les adversaires de l’homéopathie arrêtent de nous casser les pieds !

Je n’y crois pas, vous l’avez deviné.

Le remboursement ne fait pas de différence (mais c’est une question de justice)

Ce qui les rend fous et agressifs, au point de multiplier les « tribunes » haineuses dans les journaux, ce n’est pas qu’on nous rembourse – au taux réduit de 30 %, rappelons-le – le prix de tubes de granules qui excèdent rarement les 2 euros !!

Pour être remboursés, encore faut-il qu’ils soient prescrits par un médecin. Or une consultation par un médecin homéopathe varie de 30 à 55 euros, pour la bonne raison que cela dure beaucoup (beaucoup) plus longtemps qu’une simple consultation conventionnelle à 25 euros.

Le remboursement de la consultation ne s’appliquant que sur les fameux 25 euros, le reste du prix est intégralement à la charge du patient. Ce ne sont donc pas les quelques centimes de remboursement sur les granules qui feront une différence, même si c’est une question de justice vis-à-vis de personnes qui font économiser des sommes importantes à la Sécurité sociale.

Un problème de foi, ou même de religion

Non, le vrai problème, c’est la croyance, j’oserais même dire la foi dans la « religion de la médecine scientifique ». Cette foi qui est ébranlée par l’homéopathie et par toutes les personnes qui constatent des guérisons « inexpliquées » grâce à l’homéopathie [2].

C’est cela qui démange, qui énerve et qui pousse des personnes par ailleurs raisonnables à devenir agressives avec les autres. C’est cela qui explique la « guerre de l’homéopathie » dont parle le Dr Nau, guerre qui n’a lieu qu’à cause des adversaires de l’homéopathie, car les autres ne demandent qu’une chose : qu’on leur fiche la paix.

Mais tous les va-t-en-guerre de la médecine scientifique ne sont pas entièrement bornés. Il arrive que certains ouvrent les yeux. C’est rare, j’en conviens, et quand cela arrive, c’est compliqué et douloureux. L’histoire qui suit en est un bon exemple.

Il s’agit du témoignage de Marie-Françoise Chamberlain, pharmacienne et homéopathe [3].

Une expérience renversante en homéopathie

Marie-Françoise a obtenu son diplôme d’homéopathe en 1984 à la faculté de Lille, qui formait des étudiants dans ce domaine et délivrait des diplômes tout ce qu’il y a de plus officiel (cette formation et le diplôme ont été suspendus à la rentrée dernière, suite à des pressions [4]).

Voici ce qu’elle explique dans une lettre qui circule sur les réseaux sociaux :

« Lors de la remise de mon diplôme universitaire d’homéopathie à la faculté de Lille en 1984, je fus très étonnée de voir monsieur le Professeur Cazin, Doyen de la faculté de pharmacie, présent à cette cérémonie.

J’avais eu ce professeur de pharmacologie pendant mes études de pharmacie et je connaissais son hostilité ouverte à l’encontre de l’homéopathie. »

En effet, le Pr Jean-Claude Cazin avait changé d’avis, puisque c’était lui-même qui, en tant que doyen de la faculté, avait lancé l’enseignement de l’homéopathie au sein de l’institution.

Il était donc devenu un fervent partisan de l’homéopathie. Par quel miracle ?

Marie-Françoise le raconte.

Les laboratoires Boiron avaient demandé quelques années auparavant de faire des recherches sur des rats pour prouver l’efficacité de deux remèdes homéopathiques : Phosophorus 9CH et Arsenicum album 9CH.

Recherches particulièrement « brutales », puisqu’il s’agissait dans les deux cas de donner à ces pauvres animaux une dose de poison mortelle à 100 %, puis de donner à un groupe le traitement homéopathique correspondant, à l’autre rien du tout, pour les sauver.

Convaincu qu’il s’agissait d’une arnaque, le Pr Jean-Claude Cazin décide d’en profiter pour prouver « une fois pour toutes » l’inefficacité totale de l’homéopathie. Il demande que les recherches soient faites dans son laboratoire.

« Il donna donc le protocole à suivre à ses laborantins. Quelque temps après, la personne qui avait réalisé l’expérience vint le voir, bien embarrassée, lui expliquant qu’elle avait refait plusieurs fois le protocole, mais qu’à la fin, en vérifiant les résultats, les seuls rats survivants étaient ceux qui avaient reçu les remèdes homéopathiques », raconte Marie-Françoise Chamberlain.

Trop efficace pour être vrai

En entendant ces résultats, le Pr Cazin voit rouge. On n’a jamais vu des rats survivre à de telles doses de poison. Ce ne sont pas de vulgaires granulés de sucre qui ont pu les soigner !

Persuadé qu’il s’agit d’un complot, sans doute d’un agent infiltré dans son laboratoire par Boiron, il fait refaire l’expérience par son chef de laboratoire :

« Quelque temps plus tard, ce dernier lui remit les mêmes résultats. La première chose qu’en déduisit le Doyen fut : “Eh bien, c’est lui la taupe, c’est lui qui est payé par Boiron”. »

Le Pr Cazin se charge personnellement du dossier

Le Pr Cazin décida de refaire l’expérience lui-même… pour aboutir au même résultat : plusieurs survivants parmi les rats traités par homéopathie, aucun parmi les autres.

Il ne s’avoua pas vaincu pour autant et échafauda une théorie encore plus folle.

« Il imagina alors que son chef de labo venait la nuit pour changer les rats. Il ne voyait pas comment puisque même lui ne savait pas quels étaient les rats qui recevaient le traitement. »

En effet, il s’agissait d’une expérience dite « en double aveugle », où l’expérimentateur lui-même ne sait pas s’il donne aux rats le placebo ou le remède homéopathique authentique. Ce n’est qu’à la fin de l’essai que le coffre est ouvert et les correspondances des numéros données.

Le Pr Cazin fait changer les clés du local, pour éviter les « saboteurs » !!

Néanmoins, il continua à refuser de croire à ce que ses yeux lui indiquaient. Pour lui, il y avait forcément « un truc » quelque part.

« Il fit alors changer les clés du local où il réalisa de nouveau l’expérience et garda même les nouvelles clés jour et nuit sur lui pour éviter que quiconque puisse accéder aux rats. Malgré toutes ces précautions, les résultats furent encore les mêmes : lhoméopathie, ça marche !

Il ne savait pas ni comment ni pourquoi l’efficacité était là. »

Le Pr Cazin fait amende honorable

Mais l’histoire se termine bien, car non seulement le Pr Cazin finit par se rendre à l’évidence, mais il décida de faire amende honorable en favorisant l’institution d’un diplôme universitaire d’homéopathie sur 3 ans, avec des cours dispensés par des homéopathes confirmés.

La faculté de Lille devint pour presque 40 ans le phare de l’enseignement universitaire de l’homéopathie, jusqu’à ce que des « talibans » parviennent à faire « suspendre » (mais non supprimer pour l’instant) son enseignement en septembre dernier.

Des milliers d’homéopathes auront été formés toutes ces années, contribuant à faire de la France un des pays les plus avancés dans ce domaine mais, surtout, contribuant à ce que des millions de personnes soient soignées sans aucun risque d’effet indésirable.

Aujourd’hui, les portes de la faculté se sont refermées. Mais gardons espoir : le Pr Jean-Claude Cazin nous a quittés le 19 septembre 2011.

Sans doute faudra-t-il attendre qu’un de ses successeurs fasse la même expérience que lui. Espérons qu’il aura aussi la même honnêteté.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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Soignez-vous avec le vin : une bonne farce de Stéphane Collaro devenu un classique du rire

Pour rire un peu, je vous recommande de regarder ce morceau d’anthologie de la télévision française.

Il s’agit d’une interview du Dr Maury, auteur de Soignez-vous par le vin, réalisée en 1974 par Stéphane Collaro.

Ce médecin un peu perché explique que « le vin devrait être remboursé par la Sécurité sociale » et que « ce serait la meilleure façon de lutter contre l’alcoolisme ».

Il ne faut pas prendre ses conseils médicaux au pied de la lettre, bien sûr, mais c’est drôle. Cela nous rappelle le temps, pas si lointain, où on savait vraiment s’amuser en France !

Blague à part, sans le vin, l’humanité n’aurait pas survécu.

Le vin était autrefois bien moins dangereux que l’eau

Un des plus grands problèmes de nos ancêtres était l’empoisonnement par l’eau insalubre.

Sans frigo, sans récipients stériles, sans eau de Javel, leur seul moyen d’éviter les infections transmises par l’eau croupie était de ne jamais boire d’eau pure, à moins d’avoir une source claire à disposition, privilège rare.

Les bébés buvaient du lait maternel. Mais dès le sevrage, les gens buvaient des boissons fermentées, fort diluées pour les tout-petits, ainsi que des soupes bouillies (la pasteurisation avant la lettre).

Les boissons fermentées et alcoolisées étaient bien moins dangereuses que l’eau, souvent croupie et porteuse de germes.

Les gens faisaient donc fermenter des liquides (bière, cidre, vin) qu’ils mettaient dans des barriques. C’est pourquoi toute l’Europe était couverte de brasseries, de vignobles, de caves à vin.

L’alcool et les bactéries de fermentation empêchent les mauvaises bactéries de se développer, tout comme notre flore intestinale nous protège des bactéries pathogènes (porteuses de maladies).

Mais le vin était apprécié pour ses vertus thérapeutiques. Hippocrate, le père de la médecine, expliquait 400 ans avant J.-C. que « le vin est un produit adapté à l’humanité, à la fois pour les personnes en bonne santé et les malades ».

« Le vin rend fort »

Le vin fortifie l’âme, c’est bien connu. On en donnait aux soldats pour leur donner du courage. On donnait du « vin de messe » aux pénitents venus chercher du réconfort dans les églises.

Mais jusque dans les années 60, c’était un lieu commun de penser que le vin rendait aussi fort physiquement. Le vin était la boisson des travailleurs manuels, indispensable pour les pénibles travaux des champs.

Il paraissait donc logique d’en donner aux malades. Thibaut Baldinger, responsable des caves de l’hôpital de Strasbourg, témoigne du fait que le vin a été utilisé comme médicament… jusqu’en 1990 [1] !

Une bouteille de Châteauneuf-du-Pape contre les ballonnements !

L’hôpital civil de Strasbourg, fondé en 1119 pour enseigner la médecine, avait, comme il se devait, des caves énormes. Les gens accouraient de toute la France pour se faire soigner par le vin, recevant couramment deux litres par jour pour se soigner.

Chaque vin avait son usage.

Il fallait boire une bouteille par jour de Châteauneuf-du-Pape contre les ballonnements ; une bouteille par jour de Côtes-de-Provence rosé contre l’obésité ; deux grands verres de Bergerac contre le cholestérol.

Contre l’herpès, les patients étaient invités à se baigner dans du muscat de Frontignan.

Six verres de Saint-Amour résolvaient instantanément les problèmes de libido de monsieur, tandis que deux « fillettes » (carafes) de ce même vin étaient prescrites contre les troubles menstruels.

Les hospices de Beaune, en Bourgogne, qui étaient un hôpital, sont toujours actuellement un des plus hauts lieux du commerce de vin.

Vins aux épices

L’alcool est un excellent solvant. Cela veut dire qu’il permet d’extraire certains principes actifs de plantes, d’épices, qui n’en sortiraient pas avec de l’eau.

L’alcool est très utilisé en phytothérapie, qui s’en sert pour faire des extraits, des solutions hydroalcooliques.

Aussi, il était en réalité logique d’utiliser du vin, surtout qu’on y mélangeait des épices : muscade, cannelle, bardane (anis étoilé), clou de girofle, écorce d’orange…

Nous en avons aujourd’hui une survivance dans la tradition du vin chaud, que nous buvons au début de l’hiver pour nous réchauffer, nous fortifier, prévenir le rhume et les infections.

Encore plus fort, l’eau-de-vie !

Mais plus que le vin, le véritable élixir médicinal est l’eau-de-vie.

« Eau-de-vie » doit d’ailleurs être compris au sens littéral : eau qui donne la vie.

Le nom vient, en effet, des alchimistes de la Renaissance qui étaient à la recherche de la substance donnant la vie éternelle (la quintessence) et de la boisson qui guérirait toutes les maladies.

Ils crurent l’avoir trouvée en découvrant le principe de la distillation, qui leur permit d’extraire du vin un « esprit » tout à fait merveilleux. C’était l’acqua vitam, « eau de vie » en latin, qui fut rebaptisée plus tard… « alcool ».

Le whisky était considéré comme un médicament en Angleterre. Son nom vient du gaélique uisge beatha qui signifie « eau de vie ». Les assertions les plus audacieuses existent sur le whisky, qui serait, selon certains, excellent pour le cœur, contre la grippe, le rhume, la mémoire, contre l’anxiété, pour la longévité [2].

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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Chargez votre café en vitamines

Le café reste une boisson controversée.

Parce qu’il excite, énerve, empêche de dormir, accélère le cœur, il est soupçonné de ne pas être bon pour la santé.

On l’accuse de faire fuir le fer, les minéraux, de l’organisme par son effet diurétique (qui donne envie d’uriner).

On se méfie des possibles pesticides, métaux lourds. On s’inquiète de boire un produit « brûlé », donc cancérigène.

Voici donc ce que doivent savoir tous les buveurs de café.

Le café est extrêmement riche en antioxydants, et contient des nutriments essentiels

Le café contient des vitamines B, du manganèse, du potassium, du magnésium et du phosphore. Certes ! Mais en petites quantités, de l’ordre de 1 à 5 % des besoins journaliers pour une grande tasse de 240 ml.

N’espérez donc pas combler vos besoins en vitamines et minéraux par le café.

En revanche, le café est vraiment exceptionnel par sa teneur en antioxydants. En fait, il apporte plus d’antioxydants que l’ensemble des fruits et légumes dans le régime alimentaire de la plupart des Occidentaux.

Comprendre enfin la caféine

La caféine est la substance psychoactive la plus consommée au monde.

On en trouve aussi dans le thé, le cacao, le Coca-Cola, le maté, le guarana, mais c’est dans le café qu’il y en a le plus. Une tasse de café moyenne en contient 100 mg. Le café filtre en contenant beaucoup plus que l’espresso ou le Nescafé.

La caféine est stimulante. Elle bloque un neurotransmetteur (une hormone du cerveau) appelé « adénosine ».

En bloquant l’adénosine, la caféine accroît l’activité du cerveau et libère d’autres neurotransmetteurs comme la norépinephrine et la dopamine. Cela réduit la sensation de fatigue et rend plus attentif.

De nombreuses études ont montré que la caféine provoquait une stimulation du cerveau, améliorant l’humeur, le temps de réaction, la vigilance et les fonctions cognitives.

La caféine améliore aussi le métabolisme de 3 à 11 %, et les performances physiques de 11 à 12 % en moyenne, en élevant le rythme cardiaque.

Les effets indésirables de la caféine et du café sont nombreux mais sans gravité

Les effets indésirables de la caféine sont nombreux, mais sans gravité.

Ils disparaissent d’eux-mêmes en quelques heures : tremblements, nervosité, anxiété, insomnie, diarrhée.

Les personnes qui boivent beaucoup de café éprouvent également des symptômes de sevrage : maux de tête, somnolence, irritabilité, brouillard mental, manque d’énergie. Il suffit de manquer son café du matin pour éprouver déjà ce malaise.

De plus, la caféine favorise l’élimination du calcium et du magnésium dans les urines. Elle est diurétique et laxative (donne envie d’uriner et d’aller aux toilettes).

Enfin, le café contient de l’acrylamide, une catégorie de composés cancérigènes. Mais il n’y a aucun élément qui montre que les petites quantités d’acrylamide présentes dans le café soient nocives. Au contraire, toutes les études sur l’état de santé général des buveurs de café montre qu’il réduit le risque de maladies graves.

Le café réduit le risque de maladies graves

En effet, les analyses d’essais cliniques ont montré qu’une consommation raisonnable de café :

  • réduisait le risque cardiovasculaire ;
  • diminuait celui d’AVC et d’insuffisance cardiaque ;
  • avait des effets protecteurs contre les maladies de Parkinson et d’Alzheimer ;
  • faisait baisser fortement le risque de dépression et de suicide.

Les personnes qui boivent quatre tasses de café ou plus par jour ont 53 % de risques en moins de suicider !

Tout cela contribue à faire que les gros buveurs de café vivent mieux et plus longtemps que les autres.

À 4 ou 5 tasses par jour, les personnes de 50 à 71 ans ont 15 % de chances en moins de mourir sur une période de 12 ans.

Évitez de trop sucrer votre café

Pour maximiser les bienfaits pour la santé du café, il est important de ne pas ajouter trop de sucre, et d’en faire un prétexte pour manger du chocolat, un biscuit et fumer une cigarette.

Devez-vous boire du café ?

Si vous ne buvez pas de café, ne vous forcez pas à le faire. Il y a suffisamment d’inconvénients pour que ce ne soit, en aucun cas, une obligation.

Si vous êtes enceinte et si vous souffrez d’anxiété, d’insomnie ou d’hypertension, réduisez ou supprimez totalement votre consommation de café. Les bienfaits en termes de réduction de risque des maladies graves ne compenseront pas les gros inconvénients du surcroît d’anxiété et d’insomnie provoqués par le café.

En revanche, si vous appréciez le café et que vous le supportez bien, n’ayez aucun scrupule à continuer d’en boire, car ses bienfaits dépassent largement ses petits inconvénients.

Comme les œufs, le café est l’exemple typique de ces produits traditionnels diabolisés par une certaine médecine « moderne », dans les années 1970-1980, dont on s’aperçoit aujourd’hui qu’ils ont toute leur place dans une alimentation quotidienne bonne pour la santé.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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Viande blanche contre viande rouge

L’Organisation mondiale de la santé a semé la confusion chez les consommateurs en annonçant que la viande rouge et la charcuterie étaient « cancérogènes pour l’homme [1] ».

Depuis, on ne parle plus que de la « viande blanche », soudain parée de toutes les vertus.

Ainsi, la côte de porc élevé en batterie, dont on dénonce par ailleurs constamment les conditions d’élevage atroces, serait meilleure pour notre santé que le bœuf ??

Pas du tout !

Car les scientifiques n’ont pas la même définition de la « viande rouge » que nous et nos bons vieux manuels de cuisine !!

Dans notre tradition, manifestement « dépassée », la viande rouge regroupe le bœuf, l’agneau, plus rarement le mouton et le cheval.

La viande blanche désigne la volaille, le porc, le veau.

Nous appelons même « viande noire » le gibier sauvage : sanglier, cerf, chevreuil…

Cela fait partie de notre patrimoine franchouillard, dira-t-on, à abandonner au plus vite car inadaptée aux normes anglo-saxonnes. Mais cette classification a le mérite de correspondre à la réalité observable à l’œil nu : un rôti de porc, un filet mignon, une côte de veau, c’est blanc, du moins si on les compare à du rosbif !

Mais dans le langage des chercheurs, qui traduisent le terme fourre-tout « red meat » américain, « viande rouge » désigne en fait toutes les viandes, sauf la volaille [2] !!!

Dans la suite de ma lettre, je me soumets donc à cette nouvelle terminologie : je vais parler de « viande rouge » pour désigner toutes les viandes sauf la volaille. Je n’ai pas le choix, car c’est ainsi que les études ont été faites.

30 % de cancers en plus chez les plus gros mangeurs de viande

Selon une étude de l’Inserm publiée en 2017, les 20 % de personnes qui consomment le plus de viande rouge (près de 100 g/jour en moyenne) ont 30 % de risques de cancer en plus, toutes catégories confondues, par rapport aux 20 % qui en mangent le moins (moins de 40 g par jour) [3].

Il est vrai que les gros mangeurs de viande rouge sont aussi ceux qui ont tendance à manger le plus de frites, de sauce béarnaise, à boire du vin rouge, à fumer et à peu faire de sport.

Mais apparemment, les chercheurs ont tenu compte de ce phénomène pour analyser les résultats. Il semble bien que ce soit la viande rouge en tant que telle, et non pas seulement les mauvaises habitudes de vie qui viennent souvent avec, qui soit en lien avec le cancer.

Depuis, la viande rouge a mauvaise presse, surtout qu’on s’inquiète de plus en plus des effets de la production de viande sur l’environnement, sans parler du bien-être animal.

Autrefois, la viande rouge « donnait des forces »

Ce retournement est remarquable, compte tenu du fait qu’autrefois (jusque dans les années 80 et 90 !), on considérait que la viande rouge… donnait de la force.

En effet, la viande rouge doit sa couleur à sa richesse en fer, l’élément qui donne sa couleur rouge à notre sang, et qui lui permet d’oxygéner les muscles et de nous donner de l’énergie.

En manque de fer, nous sommes essoufflés, fatigués, le teint blafard : c’est l’anémie ferriprive (anémie causée par un manque de fer).

La viande rouge est aussi riche en vitamines B, en particulier en vitamine B12, qui est la vitamine anti-fatigue par excellence grâce à son rôle dans la constitution des globules rouges.

La viande rouge est, de plus, très riche en protéines d’une qualité irréprochable (25 g pour 100 g de viande). Elles apportent des acides aminés d’excellente qualité biologique, qui permettent de maintenir une intégrité musculaire optimale et réparer les muscles chaque fois qu’ils sont lésés par l’effort.

Et ça ne s’arrête pas là !

La viande rouge est une grande pourvoyeuse de zinc très assimilable (2 mg/100 g), qui intervient dans la synthèse des protéines. Une carence en cet oligo-élément entraîne une diminution de la capacité à l’effort, car le zinc intervient également dans le métabolisme des glucides (« sucres »), carburant préférentiel du muscle. Le zinc est fortement anti-oxydant, ce qui protège tous les tissus des agressions et des dégradations liées au métabolisme de l’oxygène.

Enfin, la viande rouge, contrairement à une opinion répandue, est pauvre en graisse. Le rumsteck, le filet, la bavette, le rosbif et le jarret contiennent à peine 5 % de matières grasses.

Il faudrait donc dévorer de la viande rouge à pleines dents ?

Hélas, pas si vite…

Inconvénients de la viande rouge

Le fer contenu dans la viande rouge se présente malheureusement sous une forme chimique (dite héminique) très oxydante.

C’est un problème, surtout chez les hommes, qui peuvent se retrouver en surcharge de fer s’ils ne perdent jamais de sang (don de sang, par exemple).

En effet, une étude parue dans le Journal of Nutrition montre que la consommation de fer héminique est liée à une élévation du risque de maladie coronarienne de 57 %. C’est énorme ! La maladie coronarienne comprend l’infarctus du myocarde et l’angine de poitrine [4].

L’excès de fer pourrait aussi favoriser la maladie d’Alzheimer, en raison des dommages provoqués par le fer sur le cerveau. Chez les malades d’Alzheimer, le fer s’accumule dans l’hippocampe, une zone cérébrale importante pour la formation de la mémoire, où il abîme les cellules en les oxydant [5].

Enfin, ce fer héminique accroît le risque de diabète. Les personnes qui consomment le plus de fer héminique ou qui ont les réserves en fer les plus élevées sont celles qui courent le plus de risques de développer un diabète de type 2. Ceux qui ont les plus grandes réserves de fer ont un risque de diabète augmenté de 63 % comparativement à ceux qui ont les plus petites réserves [6].

Pour les personnes en surcharge de fer, qui sont en général des hommes, il est important de pratiquer le don du sang, qui permet de réduire le taux de ferritine, et ainsi de faire baisser le risque de maladies liées à l’effet oxydant du fer.

Conclusion : adieu l’entrecôte grillée, les petites côtes d’agneau rôties aux herbes, le mouton, les abats, le gibier, le filet mignon, etc., sauf une fois par semaine, selon les recommandations des spécialistes [7].

Pour les hommes en surcharge de fer et qui continuent à manger beaucoup de viande, pratiquer régulièrement le don de sang permet de réduire fortement les ravages oxydatifs du fer.

Pour le reste, il est autorisé, selon les spécialistes, de manger aussi deux ou trois fois par semaine du poulet et autres volailles, en choisissant des filières et des modes de production respectueux du bien-être animal et de l’environnement, et en privilégiant les modes de préparation hypotoxiques (cuissons douces à la vapeur, ou dans un bouillon, pas de parties carbonisées).

Excusez-moi de ces nouvelles peu réjouissantes, mais c’est vraiment ce que disent les études les plus en pointe sur le sujet.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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Être un héros, le premier besoin de l’homme et de la femme, selon Otto Rank

Le psychanalyste Otto Rank a expliqué que le principal besoin de l’homme et de la femme était d’être un héros [1].

Héros dans son pays, sa ville, sa rue, sa maison, sa famille, sa chambre, ou même simplement dans son imagination : peu importe.

Il faut qu’il soit quelque part le héros de quelqu’un.

Si vous n’êtes le héros de personne, pas même de vous-même, alors vous vous sentez forcément submergé de sentiments négatifs.

Héros imaginaire

Depuis la nuit des temps, les hommes se racontent des histoires, des mythes, où des héros affrontent des monstres, des dragons, des épreuves en tout genre, y compris des épreuves intellectuelles (les énigmes posées à Œdipe par le Sphinx).

Rien n’a changé aujourd’hui.

Nous passons un temps incroyable dans notre vie à suivre les histoires de James Bond contre les méchants, de Pinocchio contre la baleine Monstro qui a mangé son père, du Petit Poucet contre l’ogre, de Tom Cruise contre ses ennemis dans Mission Impossible, d’Harry Potter contre Voldemort, d’Indiana Jones contre les pilleurs de tombes, etc., mais aussi les aventures tout aussi fantaisistes de nos politiciens, sportifs, têtes couronnées et célébrités diverses.

Nous nous intéressons à ces histoires, elles font battre notre cœur, nous font tout oublier, parce que nous nous assimilons au héros par l’imagination.

Nous sommes dans sa peau et nous menons son combat, de façon imaginaire. Le triomphe du héros, qui transforme une situation désespérée en une victoire, nous procure la joie la plus intense.

Avoir un bon ennemi, indispensable pour devenir un héros

Petit problème : pour être un héros, il faut avoir un ennemi.

L’ennemi permet au héros d’exister. C’est lui qui va révéler sa force, son habileté, son intelligence, son courage. Hercule ne serait rien sans ses douze travaux.

Les ennemis, ou les épreuves, nous sont indispensables pour exister. Sans défis, sans combats, sans défaites, nous aurions tous la psychologie d’un enfant colérique de 3 ans, qui n’a pas encore appris à maîtriser ses émotions, à dominer ses frustrations.

Les épreuves nous construisent et nous permettent de révéler nos forces aux autres, mais aussi, plus important encore, de les révéler à nous-mêmes. Nous faire prendre conscience de notre force et de nos pouvoirs, que nous ignorions.

Avoir des ennemis est nécessaire pour nous transformer en héros.

Plus l’ennemi est implacable, plus il nous oblige à puiser dans nos talents cachés, à les exprimer, pour les faire advenir dans le monde réel.

L’ennemi, en dépit des apparences, est donc en réalité notre allié. Il nous sert de marchepied, ou plutôt de tremplin, sans lequel nous n’aurions jamais pu triompher.

À petit ennemi, petit héros

À petit ennemi, petit héros. À grand ennemi, grand héros.

Nous avons toute notre vie pour apprendre à mieux combattre. Comme le samouraï qui affronte des ennemis de plus en plus redoutables, comme le karatéka qui passe la ceinture jaune, puis l’orange, la verte, la bleue, la marron et enfin la noire, nous devenons meilleurs dans le combat.

Pour nous préparer au combat… ultime.

Celui de la maladie et de la mort.

Le philosophe Michel de Montaigne disait avoir passé toute sa vie à se préparer à mourir : « Philosopher, c’est apprendre à mourir. »

Qui peut prétendre y parvenir ? Qui peut réussir comme un autre grand philosophe, Socrate, à être tellement sage qu’il n’a plus peur de rien, qu’il peut affronter la mort sans trembler ?

Socrate, raconte-t-on, fut condamné à mort et passa ses derniers moments à réconforter ses amis. Le voici, dans ce beau tableau du peintre David, le doigt levé, dans sa toge blanche, les exhortant à sécher leurs pleurs :

Socrate est un idéal, bien sûr.

Mais j’ai connu des personnes particulièrement avancées en sagesse, qui sont parvenues à voir leur grave maladie comme une épreuve leur permettant de progresser encore.

C’était impressionnant.

Faisons de notre mieux, mais sans non plus être trop sévères avec nous-mêmes.

La personne qui n’a pas connu l’épreuve du feu et n’a pas encore eu le temps de mûrir ne pourra pas, bien sûr, voir le côté « positif » du cancer. Elle se laissera facilement détruire par cet ennemi trop violent pour elle. Mais il est important de savoir, au moins en théorie, que cela est possible, même si cela paraît extrêmement difficile.

Cela permet d’envisager toutes les épreuves de la vie comme, potentiellement, une occasion de progresser. Même quand nous ne voyons aucune lumière au bout du tunnel, il est bon et réconfortant de savoir que c’est peut-être seulement à cause de nos yeux, qui ne voient pas assez bien.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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Réponses à certaines questions d’internautes déboussolés par le débat sur la curcumine

La bataille fait rage sur le Web entre partisans et opposants à la curcumine.

Pour rappel, la curcumine est un « polyphénol » (je reviens sur ce terme plus loin) qui se trouve dans le curcuma, une racine orange qui sert d’épice dans le curry. Le curcuma contient 2 à 5 % de curcumine environ.

Chez ses partisans (dont je fais partie), on attribue à la curcumine de nombreux bienfaits, à presque tous les niveaux du corps (cellules, organes, cerveau, articulations, artères, peau, tumeurs…).

On peut rire, se moquer, mais c’est ainsi.

« Pour la prévention et le traitement du cancer [1], des maladies inflammatoires [2], cardiovasculaires [3] et neurodégénératives [4] » (Wikipédia sur la curcumine)

La curcumine est un polyphénol, c’est-à-dire une de ces jolies molécules de couleur qui teintent nos fruits, légumes et fleurs, et leur donnent leurs arômes.

Selon l’article de Wikipédia sur les polyphénols [5] :

« Leur rôle d’antioxydants naturels suscite de plus en plus d’intérêt pour la prévention et le traitement du cancer [6], des maladies inflammatoires [7], cardiovasculaires [8] et neurodégénératives [9]. »

« Cancer », « maladies inflammatoires », « cardiovasculaires », « neurodégénératives » : les bienfaits de la curcumine s’appliqueraient pratiquement à toutes les maladies connues, en dehors des malformations congénitales !!

Les polyphénols, et en particulier la curcumine, sont-ils vraiment aussi puissants qu’on le dit ?

Les polyphénols sont des molécules anti-inflammatoires et antioxydantes, qui protègent contre les radicaux libres.

Ce sont des molécules naturellement présentes dans toutes les plantes. Leurs effets ne sont pas comparables aux médicaments chimiques.

Ils n’agissent pas contre une maladie, un symptôme. Ils contribuent à protéger le corps contre un ou plusieurs types dagressions.

La curcumine étant un polyphénol, des capacités anti-inflammatoires et antioxydantes lui sont attribuées.

Cela voudrait dire qu’elle serait efficace pour mettre toutes les chances de votre côté contre toutes les maladies à composante inflammatoire ou oxydante.

Ce qui fait… une sacrée liste : maladies du métabolisme (diabète), maladies cellulaires (cancers), maladies inflammatoires (arthrose), maladies cardiovasculaires (athérosclérose), maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson).

Selon le site de référence sur la complémentation nutritionnelle Examine, que je cite in extenso, la curcumine :

« est un polyphénol aux propriétés anti-inflammatoires qui peut atténuer la douleur, la dépression et dautres problèmes liés à linflammation. Elle peut aussi accroître la production du corps en trois antioxydants : le glutathion, la catalase et le superoxyde dismutase.

De plus, il existe des preuves préliminaires (preliminary evidence) que la curcumine pourrait ralentir la progression de certaines formes de cancerssoulager le déclin cognitif lié à lâge, promouvoir la santé cardiovasculaire (notamment en réduisant le niveau de lipides et la formation de plaques artérielles), limiter le risque de diabète et soulager les complications liées au diabète.

En elle-même, la curcumine a une faible biodisponibilité orale : vous absorbez une faible partie de ce que vous avalez. Parmi les méthodes créées pour résoudre ce problème, la plus commune consiste à la combiner à de la pipérine ou à des lipides, comme le BCM-95, Mériva…

Les doses allant jusqu’à 8 grammes de curcuminoïdes ne sont pas associées à des effets indésirables chez l’être humain, et les preuves in vitro suggèrent que la curcumine a un degré d’innocuité (sécurité) très élevé. »

Ce résumé est fait par des personnes sérieuses, sur la base de milliers d’études scientifiques publiées sur la curcumine (il y en aurait 12 500 en tout [10]…).

Ces bienfaits sont-ils prouvés scientifiquement ?

Attention : la médecine n’est pas une science exacte, et la nutrition encore moins.

La biochimie du corps humain est complexe. Les problèmes alimentaires sont liés à tellement de facteurs différents que les études « scientifiques » en ce domaine sont très rarement suffisantes pour tirer des conclusions définitives et incontestables.

Mais soyons raisonnables.

Contester les bienfaits de la curcumine et des polyphénols équivaudrait à contester l’intérêt pour la santé des fruits et légumes eux-mêmes, puisqu’ils tirent leurs vertus, outre leurs vitamines et minéraux, des polyphénols qu’ils contiennent !

Je veux bien qu’on explique doctement que la curcumine ne sert à rien, qu’aucune des 12 500 études publiées n’est assez rigoureuse, assez précise, assez indépendante, pour qu’on puisse en tirer des conclusions pratiques.

Mais dans ce cas-là, il faut aussi arrêter de recommander aux gens de manger des légumes, des fruits, des herbes et des épices pour leur santé.

On n’a pas, et on n’aura jamais, d’étude en « double aveugle » contre placebo démontrant que les gens qui ont mangé des légumes et des fruits ont eu moins de maladies que ceux qui n’en avaient pas mangé.

En effet, une telle étude nécessite une répartition aléatoire où les patients ne savent pas dans quel groupe ils se trouvent. Or, pour l’alimentation, il est impossible que les gens ne se rendent pas compte du régime alimentaire qu’on leur fait suivre.

« J’ai lu que la curcumine était mal absorbée par l’intestin. Ça ne sert donc à rien d’en consommer ? »

Excellente remarque.

Vous avez bien lu en effet, peut-être dans l’article ci-dessus d’Examine : le seul argument valable contre la curcumine est qu’elle est mal absorbée par l’intestin (on dit « faible biodisponibilité »).

Mais le site Examine répond à la question :

Il faut pour cela associer la curcumine à de la pipérine (extrait de poivre noir) ou à un lipide (graisse).

Les spécialistes ont travaillé sur ce sujet et ont trouvé des moyens d’accroître la capacité d’absorption de la curcumine par l’intestin. C’est le cas, par exemple, de la curcumine NovaSOL®, où la molécule de curcumine est « encapsulée » dans un lipide appelé « polysorbate 80 ».

Selon le détenteur du brevet de la curcumine NovaSOL®, cette formule multiplie l’absorption intestinale de la curcumine par 185 :

Cette méthode (il y en a d’autres) permet d’accroître considérablement l’absorption de la curcumine.

Vous évitez ainsi d’avoir à ingérer de grandes quantités de curcumine, qui ressortiraient pour l’essentiel telles quelles, de l’autre côté du tube digestif…

« 60 millions de consommateurs dit que le polysorbate 80 est dangereux pour les intestins, et peut donner le cancer. Est-ce vrai ??? »

Des sites de défense des consommateurs accusent le polysorbate 80 d’être cancérigène.

Rassurez-vous, c’est une fake news (fausse information).

Présenté comme un dangereux « additif chimique » à cause de son nom un peu compliqué, le polysorbate est en fait fabriqué à partir du… pruneau, avec des huiles végétales !! (Il tient son nom du sorbitol, qui n’est pas un produit « chimique » mais un sucre naturel qui se trouve dans le sorbier et qu’on retrouve en plus grande quantité dans le pruneau).

La « dangerosité » de ce produit est la même que celle du pruneau, dont les médecins de Molière connaissaient déjà les effets sur le transit intestinal ! « Et le soir, de petits pruneaux pour relâcher le ventre », dit Argan dans Le Malade imaginaire.

Avec un brin de paranoïa, des militants anti-additifs alimentaires, qui font par ailleurs un excellent travail, expliquent que le polysorbate peut irriter l’intestin, ce qui non seulement devrait inquiéter les personnes souffrant de rectocolite hémorragique et de maladie de Crohn, mais augmenterait le risque de cancer du côlon !!

On est un peu dans Dr Knock.

L’Agence européenne de la sécurité alimentaire a néanmoins réuni une commission qui a publié une « opinion scientifique » le 10 décembre 2018 [11].

Les conclusions en sont rassurantes. Elles indiquent qu’après avoir synthétisé toutes les données sur le polysorbate, il n’y a « aucune inquiétude » (« no concern ») concernant sa toxicité pour les gènes, pour le cancer, pour la reproduction ou pour le développement.

N’ayant rien observé sur les êtres humains et ne pouvant pas faire sur eux d’expériences trop extrêmes, des scientifiques se sont toutefois « amusés » à nourrir des rats avec des doses colossales de polysorbate (100 fois plus que la dose maximale autorisée pour l’être humain).

Résultat : aucun effet nocif n’a été observé.

« Puis-je soigner mon cancer avec de la curcumine ? »

La seule réponse raisonnable à cette question est : « À votre avis ? »

S’il y a de bonnes raisons de penser que la curcumine protège les cellules de l’oxydation et de l’inflammation, et participerait donc à renforcer nos défenses face aux cellules cancéreuses, vous navez, bien sûr, aucun espoir de traiter un cancer – qu’il soit ou non agressif – avec de la curcumine, pas plus qu’en buvant du vin rouge ou en mangeant des cerises (très riches, eux aussi, en polyphénols !).

Non, la curcumine fait partie, au même titre que la vitamine D, les oméga-3, les antioxydants de toutes sortes, la cannelle et le lycopène (rouge de la tomate), des produits naturels les plus bénéfiques pour notre corps.

Vous avez tout intérêt à ce que ces produits fassent partie, à tout le moins, de votre mode de vie quotidien.

Idéalement, depuis que vous êtes petit. C’est pourquoi les petits Indiens et Pakistanais, élevés au curry (riche en curcumine), partent avec un avantage considérable sur nous.

Dans ces populations, d’autres éléments de leur mode de vie actuel (excès de sucreries, pesticides, pollution) pourraient expliquer un taux plus important de cancers.

Mais toutes choses égales par ailleurs, vous contribuez à vous maintenir en bonne santé en intégrant de bonnes quantités de curcuma à votre alimentation quotidienne.

Cela pourrait faire la différence pour vous, le jour où…

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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Coexister avec des souffrances intolérables

La fibromyalgie est une des pires maladies qui existent :

  • vous souffrez de douleurs permanentes à proximité de toutes vos articulations (alors que les rhumatismes ne touchent que certaines d’entre elles) ;
  • la douleur vous empêche de dormir ; vous allez à l’épuisement, la dépression, le désespoir ;
  • la médecine ne peut rien pour vous ; vous devez apprendre à vivre sans soutien médical réel ;
  • vous devez supporter les préjugés, les remises en cause de l’entourage et de beaucoup de médecins, qui vous soupçonnent d’être un malade imaginaire, d’inventer vos symptômes (« simulateurs »), de chercher un prétexte pour échapper à vos obligations professionnelles (« faux invalides »).

Pourtant, la fibromyalgie n’est pas la « simple » expression d’un mal-être.

« Une migraine généralisée à tout le corps »

La fibromyalgie est une maladie réelle.

Certains patients comparent ces douleurs à de fortes courbatures. D’autres recourent à des images comme celles d’un lourd manteau ou d’une cuirasse pesante, ou décrivent leurs douleurs comme une « migraine généralisée à tout le corps ».

Dans sa forme intense, la douleur est ressentie comme brûlante, tranchante ou même perforante.

Et ce n’est pas parce que la maladie ne se « voit » pas, que les malades ne souffrent pas !!

Signes de fibromyalgie

Il est faux de prétendre que la fibromyalgie ne laisse aucune trace typique.

Elle peut provoquer, par exemple, un manque flagrant de sélénium, de faibles niveaux de carnitine dans les muscles, et des taux élevés d’anticorps antisérotonine [1].

En 2010, un groupe de travail américain a établi une liste de critères de diagnostic. Celui-ci consiste à mesurer sur une échelle, les douleurs dans 19 régions du corps, et à répertorier les autres plaintes du patient.

Elles peuvent concerner tous les types de problèmes : circulation, digestion, respiration, peau, troubles visuels et auditifs, maux de tête, trous de mémoire (« brouillard » fibromyalgique), visage et mains enflés, pieds et mains froids, etc.

Ce système permet un diagnostic et un suivi au cours des mois et des années, la fibromyalgie étant une maladie à progression lente et discrète.

Chance et malchance

L’origine de la fibromyalgie est mystérieuse et controversée : infection « froide », stress, hyperacidité des tissus, choc émotionnel, virus, cause génétique, alimentation… De nombreuses hypothèses sont avancées, mais la Science ne connaît pas à ce jour l’origine de la fibromyalgie.

C’est un problème, car cela bloque la recherche et les tentatives de trouver un traitement.

Mais c’est aussi une chance pour les malades.

En effet, ce n’est pas une maladie où l’on connaît une cause et où l’on peut vous prédire un avenir sombre, comme dans la mucoviscidose, la myopathie, le sida ou le cancer.

D’autre part, la fibromyalgie ne lèse pas (n’abîme pas) les organes internes. Contrairement aux autres formes de rhumatismes, elle ne déforme pas les articulations, la colonne vertébrale, n’entraîne pas de raideur ni de troubles osseux.

En tant que malade, vous pouvez agir. Vous pouvez élucider l’origine de votre maladie.

Vous pouvez prendre des initiatives, avec un espoir réel de guérison.

Guérir de la fibromyalgie, c’est possible

Guérir de la fibromyalgie n’est pas facile, ni même fréquent. Mais il existe de nombreux témoignages de guérison.

La piste la plus connue est celle du Dr John Sarno, professeur de médecine orthopédique et de rééducation à l’université de New York, et spécialiste internationalement reconnu de la douleur.

Le Dr John Sarno rappelle que la douleur est une information. Le cerveau vous signale de cette façon que vous avez un problème quelque part : « Attention, tu as une flèche qui vient de se planter dans ta cuisse ! » ; « Attention, tu as trop mangé de chocolat ! » ; « Attention, ta main est en train de brûler ! »

Or la fibromyalgie peut être vue comme une maladie où le signal de la douleur par le cerveau est déréglé : le cerveau vous envoie en permanence un signal amplifié de douleur, sur toutes les zones de votre corps.

Bien que la maladie ne soit pas en tant que telle « imaginaire » (les douleurs sont réelles), elle peut être traitée par une approche de type « gestion émotionnelle ».

Faire disparaître les douleurs chez 88 % des patients : la méthode du Dr John Sarno

Le Dr John Sarno a mis au point dans les années 1980 une technique mentale pour se débarrasser des douleurs. Les résultats sont impressionnants, et sont reconnus autant par les innombrables témoignages de patients (voir le site ThankYouDrSarno.org, les commentaires de ses livres sur Amazon, ou encore les témoignages de célébrités) que par les comptes rendus dans la presse.

Cela commence par l’effort conscient de prendre en compte ce qu’est réellement la douleur au niveau de votre centre nerveux, votre cerveau. Il explique :

« La douleur ne cessera pas tant que vous ne serez pas capable de vous dire : “Mon dos est normal, je sais désormais que la douleur est due à un problème somme toute anodin initié par mon cerveau (…) et que les anomalies structurelles trouvées sur une radio, un scanner ou une IRM sont des modifications normales liées à mes activités ou au vieillissement”. »

Ensuite, vous devez réfléchir à toutes les causes possibles qui pourraient provoquer dans votre cerveau des perturbations telles que ce problème d’« amplification de la douleur », venant de toutes les parties de votre corps.

Faire la liste des « rages refoulées »

Le Dr Sarno recommande, en particulier, de chercher en direction des « rages refoulées » qui pourraient causer des douleurs. Parmi les causes les plus courantes, il y a :

  • les blessures émotionnelles remontant à l’enfance ;
  • la pression excessive qu’on se met pour être parfait ;
  • la colère engendrée par les pressions de la vie ;
  • et tous les sentiments négatifs sur soi-même : honte, peur, sentiment d’insécurité, vulnérabilité, culpabilité.

Installez-vous au calme et écrivez cela dans un cahier (secret !).

Faites la liste la plus longue possible. Toutes les fois où vous avez subi, de la part des autres, de vous-même, ou par simple malchance, des pressions, des contraintes qui provoquent encore aujourd’hui en vous des émotions négatives quand vous y pensez (rage, colère, honte…).

Prévoyez du temps chaque jour pour méditer, au calme, sur ces événements. Au lieu de les refouler, de vous interdire d’y penser (ce qui ne marche pas, de toute façon), forcez-vous au contraire à vous les remémorer, en détail, en particulier les moments qui vous font le plus mal.

Vous éprouverez alors, idéalement, des manifestations physiques : gorge nouée, accélération cardiaque, transpiration, rougeur au visage, larmes, sanglots.

Chez certains patients, cela s’accompagne d’une disparition immédiate des douleurs, explique le Dr Sarno :

« Souvent, il suffit de reconnaître qu’un symptôme est d’origine émotionnelle pour qu’il disparaisse », écrit-il.

Plus fréquemment, les patients doivent répéter l’exercice tous les jours. Ils apprivoisent ainsi leurs traumatismes qui, peu à peu, s’apaisent et cicatrisent. Libéré de ces nœuds émotionnels, le cerveau se « calme » et cesse d’amplifier les signaux de douleur venant de toutes les directions.

En effet, à force de répéter cet exercice, vous finissez naturellement par vous lasser de ces souvenirs, qui cessent de revenir vous hanter.

Contemplez votre cerveau quand il vous envoie des signaux de douleur, et dialoguez avec lui

Le Dr Sarno recommande également de « contempler » votre cerveau comme s’il s’agissait d’un objet extérieur à vous-même. Observez-le vous envoyer des signaux de douleur, et essayez même de dialoguer avec lui.

« Des patients soignés avec succès disent que lorsqu’ils sentaient le signe annonciateur d’une crise, un élancement de douleur, ils se parlaient ou même se criaient dessus, et la douleur disparaissait », explique-t-il.

Cessez d’avoir peur de la douleur

L’objectif est d’apprivoiser la douleur, de vivre avec elle comme s’il s’agissait d’une habitante certes désagréable, mais en refusant qu’elle vous empêche de vivre.

Il est très important alors de faire des activités physiques, sans craindre de vous faire mal, ni de malmener les parties douloureuses de votre corps.

C’est la peur de vous faire mal qui vous cause le plus de torts. De nombreuses études sur l’arthrose ont prouvé que les personnes qui osaient surmonter leur douleur et bouger malgré tout finissaient par moins souffrir que celles qui avaient cherché à se préserver en restant immobiles.

« Le meilleur médecin des États-Unis »

Selon le magazine Forbes, le Dr Sarno est « le meilleur médecin des États-Unis ». Dans un article datant de la sortie de son livre (2012), le magazine explique que c’est un « mystère » que les pratiques de ce médecin puissent être controversées alors que la thérapie qu’il propose ne coûte rien du tout, et présente des résultats si bénéfiques :

« Il relève du mystère qu’un médecin qui obtienne des résultats si bénéfiques pour ses patients, à un coût nul ou quasi nul, puisse être considéré comme “controversé” alors que ceux qui pratiquent la médecine soi-disant conventionnelle, coûteuse et inefficace, sont, d’une certaine manière, considérés comme plus légitimes. »

En France, le livre du Dr Sarno a été édité sous ce titre : Le meilleur antidouleur, c’est votre cerveau, aux éditions Thierry Souccar.

Lutte contre la douleur : essayez la méthode du Dr Bernadette de Gasquet

Mais nous avons en France notre propre « Dr Sarno », avec une approche qui tient plus compte, selon moi, des risques réels de douleur que subissent les patients.

Il s’agit du Dr Bernadette de Gasquet, qui propose un programme pour soigner les douleurs (à tous les niveaux du corps) en corrigeant ses postures.

Mes lecteurs connaissent bien ce médecin, et nous avons reçu de nombreux témoignages étonnants depuis la création de son programme, le plus apprécié de tous ceux que nous avons créés.

Je vous recommande d’écouter ci-dessous le témoignage de Bénédicte Galey, 64 ans, atteinte de fibromyalgie et quasiment guérie, qui nous livre un témoignage émouvant. Vous pouvez entendre son histoire en cliquant sur l’image, et en savoir plus sur la méthode du Dr Bernadette de Gasquet. J’espère que cela pourra vous aider.

 

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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La Terre de plus en plus verte

Cette semaine a été catastrophique en termes d’annonces sur l’environnement. Les espèces vivantes seraient massivement menacées, nous serions en pleine « extinction massive », à commencer par les insectes !!

Si ce n’est pas fait, signez d’urgence la grande pétition pour stopper notre course folle vers le précipice : Je signe ici

C’est un devoir de citoyens, pour nos enfants et nos petits-enfants, à qui nous sommes en train de léguer un cadeau empoisonné !!

Y a-t-il de la lumière dans le tunnel ?

Comme tous les journaux sont pleins de ces nouvelles déprimantes, j’ai voulu, en ce dimanche matin, essayer de diffuser tout de même une bonne nouvelle sur l’environnement.

Cela n’a pas été facile, mais j’ai tout de même trouvé une nouvelle vraiment réjouissante !!

On sait, en effet, que la presse a plus tendance à parler des catastrophes : « Un seul arbre qui tombe fait plus de bruit que toute une forêt qui pousse », dit le dicton.

Eh bien j’ai eu la bonne surprise de tomber sur une bonne, voire très bonne nouvelle, avec une nouvelle étude scientifique qui montre que la Terre est de plus en plus verte [1].

La Terre est de plus en plus verte !!

C’est une étude très sérieuse, qui a été réalisée grâce aux enregistrements durant deux décennies de satellites de la Nasa ayant pris en photo chaque mètre carré de la Terre, tous les jours, et jusqu’à 4 fois par jour !

À la surprise générale, les chercheurs qui examinaient les photos se sont aperçus que, contre toute attente, les zones vertes sont en progression presque partout dans le monde, et non en régression comme on le suppose toujours.

Personne n’en a parlé dans les grands médias, mais il est désormais prouvé que les déserts ne progressent plus à l’échelle de la planète.

La déforestation massive dans certaines zones (Amazonie, Indonésie) est aujourd’hui plus que compensée par les programmes de reforestation et de mise en culture de zones autrefois désertiques, créant de larges zones vertes

Le mouvement est mené par la Chine et l’Inde, qui sont pourtant les pays les plus peuplés.

L’observation par satellite de ces pays ne fait aucun doute : les zones couvertes de végétation progressent rapidement.

Cette carte ne montre pas les zones recouvertes de végétation (c’est pourquoi la forêt amazonienne n’apparaît pas), mais les zones qui changent, les zones vertes étant celles où la végétation progresse, les brunes étant celles où la végétation régresse.

La Terre a verdi d’une surface équivalente à l’Amazonie

À l’échelle mondiale, nous avons gagné une surface verte équivalente à lAmazonie, depuis lan 2000.

33 % des zones vertes du globe sont actuellement en expansion contre 5 % en recul.

Ainsi les zones couvertes de végétation progressent-elles en Chine, en Inde, au Canada, dans l’Union européenne, en Russie, en Australie, au Mexique, en Argentine, au Brésil, au Congo, en Indonésie et dans bien d’autres pays.

Un phénomène qui a commencé il y a au moins 30 ans

Le phénomène de la progression des zones végétales avait déjà été détecté dans les années 1990 par le spécialiste Ranga Myneni de l’université de Boston (USA), avec ses équipes.

À l’époque, ils ne savaient pas si l’être humain était responsable.

Un quart de siècle plus tard, on a la réponse : oui, la prise de conscience des problèmes d’environnement est bien la cause de ce « verdissement », avec des programmes un peu partout dans le monde de protection des forêts et de reforestation, ainsi que d’irrigation et de mise en culture de zones désertiques, permettant de créer de nouveaux climats favorables.

Les zones vertes, y compris agricoles, dégagent, en effet, une forte humidité qui forme des nuages retombant sous forme de pluie, alimentant un cercle vertueux favorable à la végétation.

Attention : plus de zones vertes ne compensent pas la destruction d’écosystèmes uniques

Bien entendu, le fait que la Terre soit globalement plus verte n’enlève rien à la gravité de la destruction des forêts tropicales et primitives, qui sont des écosystèmes uniques, irremplaçables, avec une biodiversité qui ne revient pas si on l’a détruite.

Dit autrement, le fait que la forêt progresse en Belgique, en Russie ou en Chine n’apporte aucune ou quasiment aucune nouvelle espèce végétale ou animale. Au contraire, il s’agira bien souvent de plantations d’espèces banales (sapins, eucalyptus, bouleaux…) ou de zones agricoles.

De plus, certaines régions désertiques ont été végétalisées en utilisant des ressources en eau douce souterraine, en particulier en Inde. La tendance pourrait s’inverser si ces stocks étaient surexploités et venaient à s’épuiser.

« Lorsque les gens comprennent qu’il y a un problème, ils ont tendance à le résoudre »

Néanmoins, ces zones vertes absorbent du dioxyde de carbone, produisent de l’oxygène et des matières organiques qui peuvent être ensuite réutilisées pour les agrandir, stabilisent et enrichissent les sols, permettent à des champignons, bactéries et insectes de se développer.

L’image d’une Terre où la surpopulation entraînerait un recul rapide des zones végétalisées n’est plus d’actualité aujourd’hui.

On s’aperçoit, au contraire, que l’Homme est capable, s’il le veut, de se comporter en « jardinier » de la Terre, un jardinier ayant les pouces bien verts puisqu’il fait verdir des déserts, ce qu’aucune autre espèce animale n’a fait.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

PS : Voici un cas de « verdissement » particulièrement extrême et, à vrai dire, un peu inquiétant car on se demande s’il est durable et raisonnable.

Il est intéressant car il montre à la fois les limites de l’étude de la Nasa (car ces zones « vertes » sont tout sauf « naturelles »), mais montrent aussi que l’Homme est capable, actuellement, de choses stupéfiantes.

Voici de quoi il s’agit :

L’Arabie Saoudite a relevé le défi, apparemment insensé, de transformer un désert de sable en champs de luzerne et de maïs [2].

Au départ, il y avait ça :

Et puis ils ont irrigué, enrichi la terre :

Et aujourd’hui, il y a ça :

Ils produisent aujourd’hui 400 000 tonnes de luzerne chaque année, 300 000 tonnes de maïs, 30 000 tonnes de foin.

« Au début, nous avons pensé que ce phénomène de verdissement était dû à un climat plus chaud, plus humide, et à leffet fertilisant du dioxyde de carbone dans latmosphère », a expliqué le responsable de l’étude de la Nasa sur le verdissement de la Terre.

« Aujourdhui, nous avons la preuve que les êtres humains contribuent aussi à rendre la Terre plus verte. Une fois que les gens comprennent quil y a un problème, ils ont tendance à le résoudre. »

Bien sûr, il faut se garder de tout triomphalisme et optimisme béat. Mais n’oublions pas que l’Homme, qui peut causer de très graves problèmes, est aussi l’animal le mieux placé pour résoudre les problèmes complexes.

Les défis environnementaux sont d’une complexité inouïe. Il va falloir une intelligence, une énergie et une inventivité inouïes pour les résoudre.

Mais je veux croire, pour ma part, que nous pouvons y arriver, à condition de nous retrousser les manches et de refuser le pessimisme du désespoir, qui conduit à laisser se produire la catastrophe sans rien faire.

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Attention aux erreurs de diagnostic !!

Les douleurs d’arthrose sont toujours épouvantables. Mais dans la hanche en particulier, la douleur ressemble à une rage de dents qui peut s’étendre du genou jusqu’au milieu du dos, irradiant vos jambes, votre bassin, votre abdomen.

Vous n’êtes plus qu’un cri de douleur, et plus rien n’est possible dans la vie, pas même dormir pour trouver un peu de réconfort.

C’est pourquoi l’invention de la prothèse de la hanche en 1962 par sir John Charnley, un chirurgien orthopédique anglais, fut une des plus grandes avancées de l’histoire de la médecine.

Une industrie florissante

Aujourd’hui, des millions de personnes se font poser une prothèse de la hanche chaque année. Rien qu’aux États-Unis, le pays consacre 185 milliards par an à la pose de prothèses de la hanche aux 330 000 seniors qui en ont besoin. En France, chaque opération rapporte 20 000 euros environ au système médical, alimentant, bien sûr, un marché florissant.

Si florissant en fait qu’un certain nombre de personnes (il n’y a évidemment pas de statistiques officielles là-dessus) se font opérer… inutilement.

Les conséquences ? C’est très simple. Outre les risques opératoires (infections, embolies en particulier), ces personnes continuent à souffrir tout autant après l’opération qu’avant.

Si vous souffrez de douleurs à la hanche (avant ou après l’opération)

Si donc vous vous êtes fait opérer de la hanche et que vous souffrez toujours autant, lisez bien ce qui suit.

Cette information peut intéresser toutes les personnes qui risquent un jour d’être confrontées à ce problème, c’est-à-dire tout le monde.

Des chercheurs ont essayé de déterminer scientifiquement le lien exact entre arthrose de la hanche, visible aux rayons X, et douleurs.

Ils ont donc mené en 2015 une étude appelée « Étude de Framingham sur l’arthrose » (Framingham osteoarthritis study) [1], ayant porté sur 4 500 patients. Et ils ont constaté que :

  • 84 % des patients souffrant de douleurs à la hanche n’avaient aucune arthrose de la hanche visible à la radio ;
  • et, réciproquement, 79 % des patients ayant de l’arthrose visible à la radio n’éprouvaient aucune douleur !!

Ces résultats, qui portaient sur 4 500 personnes, ont tellement étonné les chercheurs que des confrères ont cherché à savoir si c’était bien vrai.

Ils ont mené une autre étude, appelée Osteoarthritis Initiative [2]. Cette fois, ils ont constaté que :

  • 91 % des personnes souffrant de douleurs à la hanche n’avaient aucune arthrose de la hanche visible à la radio ;
  • 76 % des personnes ayant de l’arthrose visible à la radio ne ressentaient aucune douleur !!

Les radios ne sont pas fiables pour détecter l’arthrose de la hanche

La conclusion, publiée dans le British Medical Journal, a été que « dans la majorité des cas, les radios des hanches aux rayons X ne sont pas fiables pour diagnostiquer l’arthrose de la hanche ».

Or devinez ce qu’on vous proposera si vous souffrez de douleurs à la hanche, pour déterminer si vous avez de l’arthrose et avez besoin d’une prothèse : bingo, oui, une radio !

Ce phénomène alimente une immense industrie, mais, au-delà du gâchis financier, le vrai problème qui se pose, ce sont évidemment toutes les personnes qui continuent à souffrir après une opération lourde qui n’a pas traité la cause de leur douleur.

Dans 90 % des cas, un problème de muscles affaiblis

Cette cause, dans plus de 90 % des cas, n’est pas l’articulation de la hanche, mais les muscles qui entourent la hanche et la jambe, et qui sont devenus trop faibles pour tenir les os ensemble.

Les muscles sont excessivement tirés, ce qui provoque des spasmes. Cela cause une douleur, de la difficulté à faire des mouvements complets avec l’articulation de la hanche, une flexibilité réduite, ce qui correspond aux symptômes d’une articulation détériorée et nécessitant une prothèse.

Cependant, si le problème musculaire n’est pas traité, la douleur, le manque de flexibilité et les blocages de l’articulation ne feront qu’empirer.

Selon le Dr Mitchell Yass, un médecin de Floride s’occupant tout particulièrement des patients souffrant de douleurs à la hanche après les opérations :

« La douleur peut provenir du muscle affaibli lui-même, ou d’un autre muscle qui se détériore à proximité à cause des déficiences du premier [3]. »

La solution qu’il propose consiste en des exercices de musculation visant à renforcer les muscles de la jambe. Il affirme que les résultats sont spectaculaires : des patients qui souffraient depuis des années seraient soulagés en quelques séances de musculation de muscles spécifiques.

Nous publierons bientôt un dossier sur ces exercices, qui devraient à mon avis être systématiquement proposés aux patients avant les opérations, mais aussi à tous ceux qui continuent à souffrir le martyre après une opération de la hanche, et à qui tout ce qu’on propose aujourd’hui est de se faire réopérer pour une « correction de l’opération », une intervention encore plus lourde que la première.

Je vous en dirai plus d’ici peu.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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Peut-on trouver du positif dans les épreuves de la vie, comme le cancer ?

« Aimer son cancer » : la phrase la plus osée jamais formulée.

Je l’ai lue il y a des années, sous la plume d’Alexandre Imbert, un collègue dont je n’ai plus de nouvelles.

Sur le coup, ça m’a paru absurde.

  • Avait-il déjà été dans un service de cancérologie ? Examiné des patients en phase terminale, avec des métastases ??
  • Connaissait-il les effets abominables du cancer des os, par exemple, quand les tumeurs de l’os gonflent et font éclater les chairs, ce qui se produit parfois chez des enfants (l’ostéosarcome est une de ces horreurs qui peuvent frapper même les jeunes).

« Aimer son cancer » ?! Autant affirmer qu’on aime le pire ennemi de l’humanité !

Et puis le temps a passé.

J’ai continué mon chemin. Je repensais de loin en loin à cette expression « scandaleuse », jusqu’au jour où cela m’est apparu comme une évidence :

« Alexandre avait raison ! »

En un certain sens, il est possible d’aimer son cancer

Il paraît difficile ou impossible d’aimer son cancer quand il s’agit d’un cancer foudroyant, type poumon ou pancréas, qui vous emporte en quelques semaines.

Dans ce cas, le jour du diagnostic, il n’est plus temps de « philosopher » mais de se préparer à faire ses adieux.

Toutefois aujourd’hui, beaucoup de cancers, y compris au poumon et au pancréas, ne sont plus synonymes de décès immédiat.

Beaucoup de personnes vivent des années avec la maladie, qui leur impose de pénibles traitements, ainsi que d’angoissants rendez-vous où l’on se demande à chaque fois quelle mauvaise nouvelle on va apprendre.

On entre dans une nouvelle vie, où notre échelle de valeurs est bouleversée. Nouveau rythme, nouvelles activités, nouveaux amis, nouvelle vision du monde.

Et c’est là que le cancer peut jouer un rôle transformationnel, dans le bon sens. Et qu’ainsi on peut aboutir à cette « folie » apparente d’aimer son cancer.

Dr David Servan-Schreiber et son cancer

Je vous ai raconté plusieurs fois l’histoire du Dr David Servan-Schreiber et de son cancer, mais je me permets d’y revenir encore une fois. Elle est si belle.

Ce garçon était né, chance ou malchance, dans une famille bourrée de gens brillants, écrivains, philosophes, entrepreneurs, artistes…

Résultat : une intense pression sur ses épaules depuis son plus jeune âge. « David, tu dois réussir », à tout prix, comme tous les membres de la famille.

Et de fait, David enchaînait les études brillantes, diplômes, une carrière de chercheur en psychiatrie à l’Université de Pittsburgh aux Etats-Unis, le tout avec un stress maximum et l’impression permanente que ses exploits étaient « normaux » pour sa famille.

Si bien que le jour où il découvrit qu’il avait une tumeur au cerveau, il raconte avoir été soulagé. Enfin il avait une bonne excuse, vis-à-vis de lui-même comme des autres, pour quitter cette course sans fin au succès, qu’il suivait principalement par peur de décevoir son père et ses oncles !

Et c’est là que tout bascule :

En cessant de vivre pour satisfaire les attentes de sa famille, ou ce qu’il croyait être leurs attentes, enfin David fit ce qui lui plaisait vraiment.

Il se mit à explorer les thérapies alternatives du cancer, les liens mystérieux entre le corps et l’esprit, les phénomènes d’auto-guérison. Il survécut 20 ans avec un cancer qui aurait dû le tuer en quelques mois, selon les médecins. Il laissa derrière lui plusieurs livres merveilleux, ainsi que de nombreuses chroniques qui ont changé la vie de millions de patients.

Ironie du destin, c’est cette œuvre-là qui lui a assuré la célébrité et la reconnaissance tant valorisées dans sa famille. Il ne les aurait sans doute jamais acquises s’il était resté dans sa voie de chercheur, donc s’il n’avait jamais eu de cancer !

David avait réussi le prodige de transformer un ennemi en ami. Une maladie capable de le tuer en occasion de vivre sa vraie vie, enfin.

Faire un pas en arrière face aux drames de la vie

L’écrivain russe Alexandre Soljenitsyne, qui avait survécu à l’enfer des camps, disait :

« Aujourd’hui, je ne me réjouis plus des bonnes nouvelles, et je ne m’inquiète plus des mauvaises nouvelles ; j’attends de voir. »

Il avait constaté, au cours des terribles épreuves qu’il avait endurées, que la vie était trop compliquée pour qu’on puisse jamais connaître à l’avance les conséquences d’un événement, aussi bon ou mauvais qu’il puisse paraître a priori.

Ainsi, par exemple, cet homme tout heureux de recevoir une nouvelle voiture. Il part l’essayer sur les petites routes… et termine paralysé dans un accident.

Ainsi cet étudiant ravi d’avoir réussi son diplôme d’expert-comptable… qui l’orientera vers une carrière morne ne correspondant, en fait, pas du tout à son caractère.

Ou encore cette personne qui, à force de succès et de talents, se retrouve tellement populaire, admirée de tous, qu’elle doit accepter de hautes responsabilités… qui l’empêchent absolument de se consacrer à sa famille et à ses passions, et finissent par l’empêcher de vivre la vie qu’elle voulait vraiment.

Mais les choses fonctionnent aussi dans l’autre sens, du mal vers le bien. Ainsi par exemple :

  • cet homme qui se fait abîmer sa carrosserie par une jeune conductrice maladroite… et qui tombera amoureux d’elle, et l’épousera pour fonder une famille qui les rendra heureux toute leur vie (un nombre incroyable de relations se nouent à l’occasion d’un constat d’accident de la circulation !) ;
  • cet homme qui se fait licencier de son entreprise, ce qui l’oblige à recommencer une carrière dans un nouveau domaine, où il connaît enfin l’épanouissement ;
  • ce jeune qui se fait quitter par sa petite amie, qui en retrouve une qu’il aimera dix fois plus que la précédente.

Nous ne sommes jamais les simples jouets du destin.

Un événement se produit dans notre vie, bon ou mauvais, mais nous avons toujours à un moment ou l’autre la possibilité d’en faire quelque chose de positif (ou de négatif).

Fakirs, chamanes, sorciers…

Fakirs, chamanes et sorciers vaudous recherchaient des occasions de souffrir, en marchant sur des charbons ardents par exemple, dans le but de découvrir en eux-mêmes des forces inconnues.

Les épreuves peuvent nous permettre d’éclore, faire tomber la carapace qui nous protégeait, mais qui, aussi, limitait nos mouvements. Elles peuvent augmenter notre potentiel, ou encore « faire mourir le vieil homme » qui est en nous, pour découvrir des forces nouvelles qui nous rendent plus aptes à vivre notre vie, et à affronter d’autres épreuves, plus difficiles.

C’est ainsi qu’on peut même avoir l’impression d’entrer dans une vie nouvelle, meilleure, après de très grandes épreuves qui ont failli nous faire mourir, nous réduire en cendre. C’est l’image du phénix dont je parlais récemment.

C’est en ce sens que l’on peut « aimer son ennemi ». J’aime mon ennemi parce qu’il m’oblige à quitter la maison confortable que j’habitais, mais où je ne progressais plus. Il m’oblige à partir découvrir des zones du monde que je n’avais pas le courage d’aller explorer, mais où pourtant de belles rencontres et découvertes m’attendaient. Il me fait mal mais, du coup, m’ouvre les yeux sur le mal que subissent les autres, et le réconfort que je peux leur apporter. Il me force à donner le meilleur de moi-même. Sans lui, je serais resté dans une médiocrité confortable mais ma vie n’aurait pas été aussi riche.

Aimer votre cancer ne guérira pas votre cancer

Attention, bien sûr : aimer son cancer n’est pas un moyen de guérison.

On lit parfois ce conseil d’aimer son cancer comme on aime un petit bébé. Penser à « ce petit crabe » avec tendresse, en prendre soin, se forcer à éprouver toutes sortes de sentiments positifs. On espère ainsi aider la maladie à disparaître, en s’appuyant sur les « pouvoirs d’auto-guérison » et les liens « corps-esprit ».

Pour ma part, je ne suis pas très à l’aise avec cette idée, même si j’ai des amis qui y croient, et que je respecte (peut-être un jour changerai-je d’avis, on ne sait jamais).

Même si les émotions ont un impact sur le corps, il me semble un peu optimiste d’espérer contrer ainsi une tumeur qui est provoquée par de multiples facteurs dont, possiblement, des radiations, des mutations ADN, des problèmes immunitaires complexes.

En revanche, je suis devenu grand « fan » du travail psychologique sur le cancer, où les gens cherchent un sens à leur maladie. Je ne pense pas que cela risque de les « culpabiliser » et de les pousser à renoncer à des traitements médicaux nécessaires. C’est notre plus grande chance, en tant qu’êtres humains, de pouvoir profiter de chaque événement de notre vie, aussi négatif qu’ils soient (et quoi de plus négatif qu’un cancer ?) pour le transformer en occasion de progresser, sur certains points.

C’est en tout cas ainsi que je comprends l’expression un peu folle : « aimer son cancer ».

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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Les origines, la philosophie et les traitements de la médecine traditionnelle de l’Inde

La médecine ayurvédique est la médecine traditionnelle de l’Inde.

Elle est vieille de 5 000 ans, soit autant que la médecine traditionnelle chinoise. Et comme la médecine traditionnelle chinoise, elle est pratiquée aujourd’hui sur tous les continents.

Voici donc ce qu’il faut savoir quand on vous propose des massages, des thérapies, des stages, des plantes et des compléments « ayurvédiques ».

Ayur vêda = sens de la vie

D’abord, il faut comprendre que le terme « ayurvéda » ne touche pas seulement, ni même principalement, la médecine ou la santé.

En sanskrit (c’est-à-dire la langue ancienne de l’Inde, comme le latin et le grec chez nous), ayur vêda veut dire « sens de la vie ».

Cela désigne un ensemble de croyances philosophiques qui sont à la base de la religion hindouiste.

L’univers est composé de cinq éléments

À la base de cette philosophie, il y a l’affirmation que l’univers est composé de cinq éléments : l’air, le feu, l’eau, la terre et l’éther, lequel symbolise l’espace.

L’univers (ou macrocosme) est en harmonie lorsque tous ces éléments sont en harmonie : ni trop, ni trop peu.

Le corps humain est considéré comme une reproduction miniature de l’univers (microcosme). Pour être en harmonie, donc en bonne santé mentale et physique, les cinq éléments doivent aussi être en harmonie dans le corps.

Chaque personne combine à sa façon les cinq éléments, ce qui définit son tempérament et sa nature. Ces associations sont réparties en trois grandes catégories appelées dosha, ou « humeurs ».

Les maladies sont interprétées comme des déséquilibres des dosha – par exemple, la fièvre est un excès de feu, l’asthme un manque d’air –, qui peuvent aller jusqu’au chaos le plus complet avec, à la clé, la mort de la personne.

On se souvient que c’est ce que pensait aussi le médecin grec Hippocrate, père de la médecine occidentale, qui recherchait le bon équilibre entre les éléments, et également la médecine chinoise, qui cherche à harmoniser les flux d’énergie.

Ce n’est pas étonnant : une partie de l’Inde (l’actuel Pakistan) fut conquise par des Grecs (Alexandre le Grand et ses troupes) à l’époque d’Hippocrate, qui apportèrent leur philosophie, leur savoir et leur médecine, puis, au Moyen Âge, par les Mongols qui régnaient sur la Chine. On retrouve en Inde ces influences.

Le prana : l’énergie vitale

La médecine chinoise a le qi, l’énergie vitale. L’équivalent en médecine indienne est le prana, souffle vital qui circule à travers soixante-douze mille canaux, parmi lesquels les douze méridiens de l’acupuncture chinoise.

L’énergie se concentre dans sept chakra principaux, qui sont des disques en rotation perpétuelle, situés le long de la colonne vertébrale.

Les massages avec de l’huile qui coule le long des canaux énergétiques permettent de rétablir la circulation des énergies, et de stimuler les marma, points de contact entre la conscience et le corps.

Importance de l’alimentation

Les nutriments permettent la formation des « tissus » (dhatu) qui composent le corps humain. Chaque tissu fournit les nutriments au suivant. D’abord, les aliments se transforment en plasma (rasa), qui est le jus nourricier de l’organisme.

Ce plasma se transforme en sang, qui est le fluide vital (rakta). Il fournit lui-même les nutriments pour les muscles (mamsa). Puis se succèdent tissus graisseux (meda), os, ongles, poils et cheveux (asti), la moelle osseuse et enfin les ovules et le sperme (shukra et artav).

Une bonne alimentation fait en sorte que la chaîne fonctionne et fournisse une bonne forme physique. Idéalement, elle produit l’ojas, cette « lumière » qui procure éclat, sérénité et immunité, et qu’on peut comparer à l’aura.

Cette alimentation sera végétarienne, bio, à base de graines germées, de fruits et légumes frais et secs, de laitages.

L’alimentation doit toutefois être accompagnée d’un bon sommeil et de temps de contemplation : coucher du soleil par exemple, flamme d’une bougie, écoute de chants sacrés. Cette contemplation peut aussi avoir lieu lors d’activités douces, comme le jardinage ou la nage.

Vous devenez ce que vous voyez, entendez, sentez

La médecine ayurvédique considère que l’on devient ce que l’on voit, entend et sent.

Corps et esprit sont des éponges qui absorbent les bonnes comme les mauvaises choses qui nous entourent.

D’où l’importance de placer le malade dans un endroit harmonieux. On fera très attention à la beauté et à l’équilibre des couleurs, matières, meubles, objets d’art et objets religieux qui l’entourent. Aux odeurs qu’il respire, et aux sons qu’il entend.

Il existe une musique particulière, le Gandharva Véda, considérée comme un « baume pour le cœur et la santé ». Certains morceaux de cette musique, appelés raga, peuvent être écoutés à toute heure de la journée, d’autres sont associés aux différents cycles du jour [1].

Entretenir les feux

Le feu digestif permet de « digérer » les émotions négatives.

On l’attise en adoptant certaines habitudes : ne pas manger la nuit, s’allonger vingt minutes sur le côté́ gauche après le repas, boire un verre d’eau cuivrée à jeun (garder de l’eau dans un récipient en cuivre pur toute une nuit), consommer des rondelles de gingembre frais assaisonnées de citron vert et de sel de roche, massage de cinq à trente minutes.

Les traitements ayurvédiques

La médecine ayurvédique consiste à rétablir les équilibres : on utilise le chaud, le froid, le sec, l’humide, la lumière ou l’obscurité, le souffle ou le calme, toujours pour compenser les excès dans un sens ou dans l’autre..

Voici les quatre grandes étapes du traitement ayurvédique :

  • la désintoxication (shodan) : purifier l’organisme pour le débarrasser des toxines. Les « résidus » (ou mala) provenant de notre alimentation ne se limitent pas à l’urine, aux selles et à la transpiration. Ils doivent pouvoir s’évacuer par l’ensemble des orifices, y compris la bouche, les oreilles et les yeux. Éternuer, bâiller, pleurer… rien ne doit être réprimé;
  • l’atténuation (shaman) : rééquilibrer les dosha à l’aide de massages à l’huile de sésame tiède, d’exercices de respiration, du jeûne, de la gymnastique et de la méditation (yoga), des chants et de la musique ;
  • le rajeunissement (rasayana) : tonifier l’organisme par l’ingestion d’aliments, de plantes, de minéraux, le jeûne, la gymnastique et la méditation (yoga) ;
  • la guérison mentale (satvajaya) : conduire les flux énergétiques dans le corps, libérer la pensée, pour produire une élévation spirituelle.

Ce dernier point (l’élévation spirituelle) sort du domaine de notre lettre, qui se limite à la santé et à la médecine.

Il passe par l’initiation aux mantra (incantations sacrées), aux yantra (diagrammes ou dessins mystiques) et aux tantra (doctrines et rituels hindouistes).

Conclusion

On comprend à cette lecture qu’il ne suffit pas de prendre « une » plante ayurvédique, ni suivre un soin, fut-ce un massage complet à l’huile de sésame.

L’approche ayurvédique de la santé est un tout, qui ne se pratiquera pas aisément dans le flux de la vie active occidentale.

Celui qui veut entreprendre de soigner une maladie chronique grâce à l’ayurvéda a intérêt à partir en Inde, où il adoptera un rythme de vie complètement nouveau. Noter que cela peut bouleverser une vie complètement, dans un sens ou dans l’autre.

On parle aujourd’hui du « syndrome de l’Inde », une maladie qui touche les personnes qui vont en Inde et sont tellement bouleversées qu’elles tombent dans l’angoisse, la panique ou la sidération. Le psychiatre Régis Airault, longtemps en poste au Consulat de France à Bombay, raconte dans un livre (Les Fous de l’Inde) avoir rencontré des centaines de Français victimes de ce mal !

« Quelques semaines après leur arrivée, des symptômes alarmants, hallucinations ou délires psychotiques, peuvent apparaître chez certains voyageurs.  » Ils vivent alors une véritable dépersonnalisation, que j’appelle “l’épreuve de l’Inde” « , affirme le psychiatre. Ces voyageurs commencent par égarer leur argent, leurs affaires, avant d’oublier leur nom, leur identité ; ils entrent dans une forme d’errance, ou éprouvent des sentiments d’extase sauvage… Car l’Inde, terre des mille et un temples et ashrams, réveille l’élan mystique des plus rationalistes.  » [2]

J’espère que cela ne vous inquiètera pas trop, et que personne ne renoncera pour autant à tenter l’aventure des traitements ayurvédiques. Mais je préfère prévenir : aussi curieux que puissent paraître tous les traitements cités plus hauts, ils peuvent vraiment vous secouer, avec des conséquences imprévisibles.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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