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Pourquoi 98 % des régimes échouent

En 1959 déjà, des recherches ont montré que 95 à 98 % des tentatives pour perdre du poids échouaient. Pire, deux tiers des personnes qui font des régimes regagnent plus qu’elles n’avaient perdu [1] !!

Les raisons en sont biologiques.

Le corps se met en mode « famine » dès que vous arrêtez de manger

Depuis 1969, on sait que le corps se met en mode « famine » dès que vous diminuez les calories.

Il économise son énergie. Il réduit la température interne. Il stocke de la graisse. Il vous inonde d’hormones de la faim pour vous pousser à vous focaliser sur la nourriture.

Votre estomac se met à gargouiller. Votre odorat devient aussi sensible que celui d’un chien de chasse. Vous humez le moindre fumet de nourriture, qui vous fait saliver. La nourriture prend une saveur encore plus plaisante, intense, irrésistible.

Autrement dit, votre corps lutte à mort contre vous pour éviter de perdre du poids. Et il vous poursuivra toute votre vie en vous punissant d’un sentiment horrible de « mourir de faim » si vous persistez à le priver.

Vous n’arrêtez d’avoir faim que quand vous avez regagné votre poids… et un peu plus

Il suffit de perdre 3 % de votre poids pour que, déjà, le métabolisme ralentisse de 17 %.

Les choses ne rentreront dans l’ordre que lorsque vous aurez… retrouvé votre poids initial, si possible avec un petit « supplément » considéré par votre corps comme une assurance en cas de coup dur, au cas où cette perte de poids se reproduirait !!

Des conseils pour maigrir simplistes et inefficaces

Les médecins sollicités pour diagnostiquer et conseiller les personnes obèses ne sont pas forcément qualifiés. La nutrition ne représente que 19 heures d’études en moyenne dans la vie d’un étudiant en médecine.

De quoi connaître en gros la différence entre oméga-3 et oméga-6, entre un polyphénol et un acide aminé, mais sans avoir d’expertise complète en nutrition !

Le résultat : des conseils pour maigrir souvent simplistes, culpabilisants, inefficaces.

En témoignent les statistiques. Depuis 1980, le taux d’obésité a doublé dans 73 pays et augmenté dans 113. Durant cette période, aucun pays du monde n’a connu de baisse de son taux d’obésité. Et cela malgré les campagnes de lutte contre les « calories » lancées dans la plupart des pays, qui incitent la population à surveiller son poids et à fuir les produits gras.

On mange de moins en moins, et de moins en moins gras !

Mais ce ne sont pas les calories qui sont en jeu, ni les produits gras. Aux États-Unis, la population absorbe moins de calories qu’en 2003, et consomme chaque année 3,5 kg de graisses en moins par rapport aux années 1970 [2].

Le problème vient de ce qu’ils mangent, de leur alimentation.

L’excès de fructose et, en particulier, le sirop de glucose-fructose présent dans la plupart des biscuits, gâteaux, barres de céréales, desserts sucrés, pâtes à tartiner, abîment le foie et amoindrissent la sensibilité à l’insuline, plus que les autres édulcorants ayant autant de calories.

Les personnes qui mangent des « oléagineux » (noix, noisettes, amandes, noix du Brésil…) quatre fois par semaine ont 12 % d’incidence de diabète en moins et 13 % de mortalité en moins que les autres, indépendamment de leur poids.

60 % de nos calories proviennent de produits ultra-transformés

Les aliments ultra-transformés (AUT) sont ceux fabriqués industriellement, contenant de multiples ingrédients, dans lesquels il est difficile d’identifier avec certitude quels produits de base vous êtes en train de manger.

Pensez, par exemple, à une « chips » Pringles, à une saucisse Knacki, à des raviolis en boîte ou des biscuits Prince.

Sans lire la liste des ingrédients, impossible de dire précisément de quoi ils sont faits, quels additifs entrent dans leur composition.

Ces aliments représentent environ 60 % des calories que nous absorbons. Selon une nouvelle étude française ayant porté sur 44 551 adultes français de plus de 45 ans, chaque augmentation de 10 % représente une hausse de 14 % de notre risque de mort prématurée. Cette étude a été publiée dans la revue médicale JAMA Internal Medicine le 11 février 2018 [3].

Bien qu’il soit difficile de deviner ce qu’ils contiennent vraiment, les AUT sont le plus souvent composés de produits très bas de gamme, d’ingrédients parmi les moins chers disponibles sur le marché : farines et huiles raffinées, graisses hydrogénées, sucre et sirop de glucose-fructose, sel, amidon de maïs ou de pomme de terre, lait écrémé en poudre, œufs en poudre, margarine, colorants, édulcorants. Le tout grillé, frit, ou soufflé pour donner du volume et ainsi vendre un plus grand paquet, pour une valeur « perçue » comme plus élevée par le consommateur.

Ces produits, pauvres en fibres alimentaires, en vitamines, en bonnes graisses et bonnes protéines, ont un index glycémique très élevé qui les rend redoutables pour le pancréas et favorise le diabète.

La volonté ne suffit pas

Face à ces armes de destruction massive que sont les AUT, la « volonté » et les « efforts » pour perdre du poids pèsent peu de chose.

La seule issue pour la personne est de parvenir à rétablir des repas réguliers sans AUT et donc à base de produits frais, bruts, entiers, biologiques, de saison, si possible locaux, et sans grignotages de malbouffe intercalés.

Cela ne suppose pas seulement une information, une volonté et une discipline personnelle, mais également un cadre de vie – social, familial – favorable, qui impose un rythme et qui ne laisse pas chacun gérer ses désirs et ses fringales seul.

Le combat est, en effet perdu, d’avance si l’on est seul face aux assauts de la publicité et à l’omniprésence de la malbouffe proposée à tous les rayons et tous les coins de rue.

Vous savez que vous devriez manger du céleri à la vapeur et quelques blettes avec un jus de citron et de l’huile de colza. Mais vous ouvrez votre placard et tombez sur un paquet ouvert de bonbons Haribo acidulés et multicolores, vos préférés. Vous tendez la main, en mangez un, et c’est immédiatement un flot irrésistible de salive qui envahit votre bouche, ainsi que l’envie de vous resservir une, deux, trois fois, jusqu’à ce que le paquet soit vide…

Comme tous les changements fondamentaux dans l’existence, il ne suffit pas de se lever un beau matin pour commencer. Les bonnes résolutions marchent rarement, on le sait ; et dans le domaine de la minceur, c’est pire qu’ailleurs.

Le soutien d’un nutritionniste qualifié, humain, empathique, impliqué pour vous faire réussir, est décisif. Une étude de 2017 a montré qu’il fallait douze sessions avec un diététicien pour voir une baisse significative du taux de prédiabète et du risque cardiovasculaire [4].

Le message est clair : c’est la présence humaine, le soutien, l’accompagnement qui vous aideront, bien plus que tous les efforts de volonté du monde. Seuls dans notre coin, nous sommes bien faibles. On le sait depuis longtemps, « l’homme est un animal social », et cela n’a toujours pas changé en 2019.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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