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Ou que le malheur menace de vous emporter

Chère lectrice, cher lecteur,

« Allô, Béatrice, mauvaise nouvelle, j’ai un cancer… »

Quand la maladie vous tombe dessus, le pire n’est pas la souffrance, mais l’incertitude qui s’abat sur nous :

« C’est grave, docteur ? Ai-je des chances de m’en sortir ?? » Vos doigts tremblent, votre gorge est nouée, vous angoissez en attendant la réponse.

Pendant ce temps-là, en vous, c’est la tempête. Vos plans d’avenir s’effondrent, vous perdez toute visibilité sur votre vie. Vos habitudes, vos rendez-vous, vos projets : tout doit être annulé ou, du moins, réorganisé. Vous perdez vos repères.

La maladie grave est comme l’accident sur la route des vacances

C’est comme l’accident de voiture sur la route des vacances.

Les valises, le pique-nique, les réservations, les visites et les excursions : tout était prévu. Dans votre tête, vous aviez une image claire des semaines à venir, faites de découvertes, de repos, d’activités, de soleil…

Et soudain, vous voici ceinturé sur une civière, votre voiture en miettes au bord de la route, peut-être même votre conjoint gravement blessé ou déjà décédé.

Vous n’avez plus de prise sur votre vie, tout n’est que chaos à l’intérieur de vous et autour de vous. Vous ne savez pas si vous allez « plonger » définitivement, mourir peut-être, ou si vous avez encore un avenir.

À la rigueur, vous oubliez la souffrance causée par les blessures ou la maladie. Ce qui vous trouble le plus, c’est l’incertitude.

Redécouvrir la sagesse de nos ancêtres

Nos ancêtres, aussi loin que l’on puisse remonter dans le Temps, avaient compris cela.

Au lieu de parler en termes scientifiques ou psychologiques, ils racontaient des histoires pour s’aider à affronter les épreuves, leur donner un sens, et s’en sortir.

Quand la maladie ou le malheur les frappaient, ils invoquaient le combat de saint Georges contre le Dragon, une des images les plus populaires de la civilisation ancienne européenne :

L’histoire de saint Georges nous paraît incompréhensible, et sans grand intérêt.

Pour nous, ce chevalier qui transperce le dragon avec sa lance, n’a aucun sens. Nous imaginons que c’est une légende, une superstition, une mythologie, qui ne nous concerne pas.

En réalité, je suis convaincu qu’il s’agit d’une façon extrêmement profonde de représenter le défi de la maladie. C’est une image qui peut très concrètement nous aider, tous autant que nous sommes, en 2018, à affronter nos épreuves.

Cela vous semble fumeux ? C’est normal.

Une explication s’impose.

Commençons par ouvrir les yeux

Commençons par ouvrir les yeux.

Que voyons-nous sur les représentations du chevalier saint Georges ?

Saint Georges sur son cheval, le Dragon, mais aussi :

  • une grotte obscure, près du Dragon ;
  • une princesse ;
  • une forteresse dans le lointain.

Vous retrouvez toujours ces éléments dans les différentes représentations comme celle ci-dessous :

La forteresse représente notre vie habituelle, au calme et en sécurité.

La forteresse est entourée de murs, qui représentent toutes les protections que nous avons érigées autour de nous, et qui nous sont nécessaires pour mener notre existence tranquillement, à notre idée : les murs de notre maison qui nous protègent des intempéries et des voleurs, nos économies, notre contrat de travail, notre contrat de mariage, notre corps lui-même avec ses « défenses immunitaires »… Tout cela constitue un ensemble stable qui nous permet de vivre paisiblement.

Cependant, la forteresse n’existe pas toute seule. Elle est dans la Nature, représentée par le paysage qui l’entoure. Et, dans ce paysage agréable, il y a une grotte obscure. Car, en effet, la Nature cache en son sein des menaces pour nous. Nous ne savons pas quand, nous ne savons pas quoi. Mais nous savons qu’il y a une part d’inconnu et de danger que nous ne pouvons pas contrôler, et qui peut surgir des coins sombres.

L’Homme servait autrefois de pâture aux grands reptiles

Dans la chaîne alimentaire, l’Homme servait autrefois de nourriture aux grands reptiles.

C’est pourquoi le danger est représenté par le Dragon. Dans la vie moderne, nous ne craignons plus d’être dévorés par un serpent, mais nous restons menacés par de nombreux « serpents » tapis dans l’ombre : c’est l’accident, la maladie, le licenciement, l’incendie, la tromperie d’un conjoint que l’on croyait fidèle, la trahison d’un ami. C’est la mauvaise nouvelle.

Nous les redoutons sourdement en permanence, mais ils ne se concrétisent qu’occasionnellement : c’est alors que surgit de la grotte le Dragon. Il crache des flammes, il représente le chaos qui cherche à s’emparer de nous et à nous attirer dans son monde souterrain, littéralement l’enfer sur terre.

Ne pas rester aveugle et passif quand surgit la menace

Si nous laissons le Dragon en liberté, il fera des ravages.

Il s’approchera de la forteresse et dévorera ses habitants, d’autant plus facilement qu’il a des ailes. Même les plus hauts remparts ne sont pas un obstacle pour lui.

C’est ce qui se passe lorsque nous restons aveugles et passifs face à nos problèmes. Cela nous attire, à coup sûr, des problèmes plus graves.

Mais nous pouvons aussi partir à l’attaque du dragon, et le plus tôt sera le mieux. L’idéal est de le tuer dès qu’il sort de sa grotte.

Affronter la maladie en face

Sur l’image, vous remarquez que la visière du casque de Saint-Georges est relevée, son visage apparent : il montre sa face découverte au Dragon, ce qui lui permet de mieux le voir, et donc d’enfoncer sa lance plus précisément dans son cœur pour s’en débarrasser, d’un geste qui paraît, au fond, facile.

Cela symbolise la possibilité qui nous est donnée d’ouvrir les yeux, de regarder nos défis en face. Si nous affrontons l’ennemi à visage découvert, nous avons plus de chances de gagner.

Lorsque nous sommes malades, mieux vaut en prendre conscience et nous soigner, même si cela peut faire peur de mettre des mots aussi terribles que « tumeur maligne », « sclérose en plaques », « diabète » ou « Parkinson » sur nos symptômes. Un nombre incroyable de personnes renoncent à aller se faire diagnostiquer par peur qu’on leur trouve quelque chose de grave !

C’est la pire chose que l’on puisse faire quand on est malade.

Mais attendez, la symbolique continue, et elle est encourageante et positive.

Conquérir la princesse et le trésor caché par le Dragon

Le Dragon – c’est bien connu – cache dans son antre un coffre rempli d’or. Et il retient prisonnière une belle princesse. Cela signifie que les personnes qui osent affronter la réalité s’attirent la richesse et le bien absolu qu’est l’Amour.

Le message est clair pour nous.

Lorsque surgit le Dragon dans nos vies, surgit aussi la possibilité pour nous de gagner quelque chose de plus précieux que ce que notre vie présente nous offrait. Une fois le combat mené, il nous sera donné la chance d’entrer dans une vie nouvelle, en laissant derrière nous les choses qui nous retenaient en arrière. Le combat est occasion de purification.

Un symbole de la vraie vie active, engagée, qui nous plaît

La forteresse dans le lointain est, d’une certaine façon, ennuyeuse.

La vraie vie aventureuse, qui nous plaît, a lieu sur le beau cheval blanc, avec l’armure étincelante du beau chevalier saint Georges et la belle princesse aux cheveux d’or.

Cela signifie que nous ne vivons et ne progressons réellement que dans l’épreuve.

Mais encore faut-il que nous mobilisions toutes nos forces pour combattre le Mal. Car le dragon voudrait bien nous désarçonner. Il emporterait alors notre dépouille dans les souterrains du désespoir… Et c’est cela qu’il faut éviter !

Cette représentation de saint Georges et du Dragon me paraît donc comme tout sauf une légende dépassée et archaïque.

Depuis des centaines d’années, elle symbolise les épreuves que tous les êtres humains doivent affronter. Et cela est valable aujourd’hui comme ça l’était hier, et je dirai même plus : elle est encore plus valable aujourd’hui qu’hier. En effet, il est de plus en plus fréquent que les gens affrontent leurs épreuves dans la solitude, l’anonymat, sans le soutien d’une communauté de vie (famille, village, communauté religieuse…) pour les entourer et les soutenir.

Le combat est donc encore plus rude. La tentation de se laisser emporter par le Dragon, dans le gouffre, encore plus grande.

Lorsque la maladie arrive, que nos repères disparaissent, lorsque nos plans d’avenir s’effondrent en poussière, nous avons bien deux voies qui s’ouvrent devant nous :

  • la première est celle du désespoir, de l’« à quoi bon ? », de l’effondrement, du renoncement à vivre, à espérer ; c’est la voie des ténèbres. Le dragon nous emporte dans la grotte, et là se trouve le véritable enfer ;
  • la seconde est celle de la lumière : prendre l’épreuve comme une occasion de se laisser transformer, dans le bon sens ; de se débarrasser de nos démons, de nos mauvaises attaches, de nos mauvais penchants. Reconstruire notre avenir avec les éléments de nos vie que nous choisissons librement ; laisser derrière nous les mauvais aspects de notre vie, pour ne garder que les meilleurs.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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