Victoria’s secrets : Pour ou contre les mannequins obèses ?
Vous le savez certainement, le monde de la mode est accusé de favoriser l’anorexie, la dépression, les tendances suicidaires chez les femmes, à force de montrer des mannequins filiformes.
La marque de lingerie Victoria’s Secrets, célèbre pour ses publicités de femmes sexy, s’est débarrassée de son PDG en 2019. Désormais, elle affirme ne plus recruter de mannequins ressemblant à des playmates. Victoria’s Secret se veut être une marque inclusive :
C’est de la pure hypocrisie à l’américaine.
Les mannequins “grande taille”, comme ils les appellent, restent l’exception, plutôt difficile à trouver dans leur catalogue.
A de rares exceptions près, les prétendus mannequins grande taille sont des femmes certes un peu enrobées, mais surtout délicieusement pulpeuses, présentées d’ailleurs à côté d’autres mannequins tout aussi maigres que les modèles traditionnels de la marque :
Tout a commencé en 2015 avec une campagne de presse internationale affirmant que les mannequins ressemblant à des Barbies ne vendaient plus.
Une marque américaine de lingerie, “Adore me”, avait réussi à faire la Une des journaux en affirmant avoir réalisé 4 fois plus de ventes avec un mannequin métisse en surpoids, qu’avec la traditionnelle blonde à la Claudia Schiffer. [1]
En réalité, le mannequin prétendument en surpoids était une certaine Betty, beauté brésilienne voluptueuse et rassurante, la blonde étant une certaine Véronica au regard halluciné paraissant, effectivement, spécialement étudiée pour faire fuir les acheteurs (j’ai bien écrit acheteurs et non acheteuses car les hommes représentent une importante proportion du chiffre d’affaires des magasins de lingerie, comme on peut s’en douter).
En tant qu’homme, j’affirme être bien plus attiré par Betty (à gauche sur la photo ci-dessous) que par Véronica. Betty me paraît douce, humaine, chaleureuse, protectrice, maternelle tandis que Véronica me fait l’impression d’être une harpie, s’il est encore permis d’utiliser le terme, et même d’être en plastique :
Et il me paraitrait en effet aberrant que Betty cherche à perdre du poids. Il est urgent que les femmes réalisent que, non, plus maigre n’est pas forcément plus attirant.
Non, plus maigre n’est pas forcément plus attirant
Certains hommes narcissiques ont besoin de se promener en public avec de grandes perches ressemblant en effet à des Barbies.
Cela leur permet de se faire remarquer et d’impressionner la galerie.
Les acteurs, les hommes politiques, les rockeurs, qui sont souvent des personnalités narcissiques, sont des spécialistes. Ils appellent cela des “femmes trophées” (Trophy wives).
Mais ces femmes-trophées sont-elles aimées ? Non, pas forcément car elles sont d’abord là pour la promotion personnelle de l’homme, et l’aider à surmonter son complexe d’infériorité (car, bien sûr, ces hommes sont complexés, sans quoi ils ne se soucieraient pas autant du regard des autres).
J’encourage donc mes lectrices qui pourraient être tentées de se laisser impressionner par ces femmes qui sortent avec des célébrités, à prendre conscience du mensonge, de l’illusion véhiculée par ces images. Non, les hommes normaux ne recherchent pas forcément des femmes impressionnantes, longues et maigres, bien au contraire.
Peur du rejet
Rappelez-vous toujours que les hommes ont avant tout peur du rejet, même s’ils cachent bien ou très bien leur jeu.
Car pour un homme, le “non” d’une femme signifie toujours : “ Vois-tu, je n’ai pas envie de faire passer tes gènes à la génération suivante”. C’est une forme de jugement qui explique que tant d’hommes aient peur des femmes. Ils préfèrent ne même pas prendre le risque de tenter, pour ne pas être mis face à la réalité d’un “non” qui leur fait mal au plus profond de leur être.
Mais revenons à notre sujet principal, sur les mannequins en surpoids. Que faut-il en penser ? Faut-il vraiment l’encourager, et considérer qu’il s’agit d’un progrès ?
Pour moi, c’est un sujet très délicat.
Le délicat sujet de l’obésité
Beaucoup de personnes obèses ne peuvent tout simplement pas perdre du poids.
Elles souffrent de causes insolubles, pour des raisons médicales, métaboliques, génétiques ou psychologiques.
Pour ces personnes, il est bon de faire en sorte qu’elles ne se sentent pas rejetées, méprisées ou ignorées à cause de cela. Les représenter dans les médias et les publicités me semble une bonne chose. Elles ont le droit à ce qu’on fasse attention à elles et à une reconnaissance pleine et entière de leur place dans la société.
Toutefois, il faut faire attention, et ne pas franchir un pas de trop et faire en sorte que la chose soit présentée comme normale, positive ou même désirable. Car le risque alors est de répandre l’idée que la meilleure solution serait d’accepter l’obésité, et donc de cesser de la combattre.
Non, le surpoids et l’obésité doivent être combattus partout où cela est possible.
Il est absolument faux, trompeur et nuisible pour les personnes qui en souffrent, de leur présenter ce problème comme étant une norme sociale arbitraire, imposée par la société sans aucune bonne raison.
Il est inutile, je suppose, de rappeler aux lecteurs de Santé Nature Innovation que l’obésité augmente le risque d’un nombre incalculable de maladies, y compris la plupart des cancers, l’arthrose, ou encore la prostate.
Affirmer que notre société est injustement biaisée lorsqu’elle encourage les gens à avoir un poids “normal” est faux. Car il est effectivement désirable d’avoir un indice de masse corporelle compris dans une fourchette (sans jeu de mot) allant de 18,5 à 25.
Je ne suis donc pas à l’aise avec ces publicités de Victoria’s Secret, et des autres marques d’ailleurs qui contribuent au mouvement de banalisation du surpoids, qui plus est de façon hypocrite comme on l’a vu plus haut.
Bien sûr qu’il est nécessaire de prévoir de la lingerie et des vêtements de toutes les tailles. Mais bien sûr aussi qu’il est important que chacun (et chacune) ait bien conscience que, non, au-delà d’un certain point, il serait vraiment préférable de trouver une solution pour revenir à une taille en-dessous.
Si Victoria’s Secret s’inquiète vraiment de son impact sur le bien-être des femmes, peut-être pourrait-elle ajouter un bandeau de mise en garde sur ses publicités concernées, en recommandant d’adopter un mode de vie naturel et sain, et de s’attaquer d’urgence aux problèmes psycho-affectifs qui expliquent les kilos en trop ?
Oui, je sais, c’est compliqué. C’est un long chemin, beaucoup d’efforts et de sacrifices, pour trouver en particulier l’équilibre intérieur qui fait qu’on n’a plus besoin de se sentir enveloppé, et protégé, par des kilos en trop. Mais la récompense d’une vie plus légère, au sens propre comme au sens figuré, n’en vaut-elle pas la peine ?
A votre santé !
Jean-Marc Dupuis
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