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Un bon truc contre le grignotage

Chère lectrice, cher lecteur,

Nos yeux sont particulièrement aptes à repérer les petites choses rondes de couleurs vives, en particulier quand elles sont rouges.

C’est l’aspect des fruits mûrs. Il s’agit d’une adaptation biologique qui date de l’époque où nous nous nourrissions de baies et de cueillettes.

Cet instinct est visible déjà chez les tout petits.

Ils vont se jeter sur les petites choses colorées et les fourrer dans leur bouche : petites pièces de Lego, pastilles de plastique, mégots de cigarette… C’est le même « programme » qui se met en route chez eux quand ils découvrent des œufs de Pâques multicolores cachés dans un jardin. Leur excitation est incontrôlable !

La seule vue d’une chose rouge et ronde nous stimule… à tous les niveaux : l’industrie du maquillage exploite cette « faiblesse » chez l’homme depuis la nuit des temps, où l’on s’est aperçu qu’il suffit de colorer les lèvres et ongles en rouge pour attirer l’œil – et le désir.

Dur de résister aux bonbons

Les Fraises Tagada, les Ours Haribo, les M&M’s, les cacahuètes enrobées d’un biscuit orange (paprika) ou vert (wasabi), tiennent leur succès autant de leur apparence que de leur goût addictif.

Et évidemment, cet instinct qui nous était si précieux autrefois pour repérer des baies comestibles dans la nature, joue à fond contre nous aujourd’hui où il suffit de tendre la main au supermarché, à la boutique des pompes-à-essence et devant les distributeurs automatiques de snacks devenus omniprésents.

Prendre conscience de sa faiblesse

Résister à la tentation est une forme de combat.

Pour gagner un combat, il faut bien juger les forces en présence : connaître son adversaire, et se connaître soi-même.

En particulier, il est important de ne pas surestimer vos propres forces.

Dans ce domaine, l’expérience a montré de façon indiscutable que notre volonté ne suffit pas, de très loin, à contrôler l’inconscient qui est en nous.

Le psychologue Jonathan Haidt explique que notre personnalité est divisée en deux parties : une partie consciente, qui réfléchit, et une partie inconsciente qui dirige nos actes automatiques, intuitifs et instinctifs. Il compare les deux à un petit cornac ou cavalier (la partie consciente) chevauchant un énorme éléphant (la partie inconsciente).

Cet éléphant, de plus, est fantaisistetêtu et sauvage. Il n’en fait la plupart du temps qu’à sa tête.

Ainsi quand vous passez dans un rayon de supermarché, vous devez imaginer que vous êtes en réalité perché sur un éléphant qui cherche à attraper avec sa trompe tous les paquets multicolores qui sont à sa portée.

Et vous, le petit cornac, êtes obligé de vous battre pour l’empêcher de céder à ses instincts primitifs.

Mais c’est difficile ! Vous pouvez crier, taper avec vos poings, il n’empêche que, bien souvent, vous constaterez que c’est l’éléphant qui a gagné : un paquet de malbouffe atterrira dans votre caddie. Vous n’étiez pourtant pas d’accord ! Et le contenu du paquet se retrouvera bientôt dans votre estomac, contre votre volonté encore une fois !!

C’est l’éléphant qui aura gagné.

Le début de la sagesse

La sagesse est de prendre conscience de cette profonde inégalité dans le combat. Soyez donc fier de vous-même chaque fois que vous remportez une victoire, même si elle vous paraît toute petite, dans ce combat permanent.

Car ce n’est pas une petite victoire, que de contraindre un si gros éléphant.

Il ne faut pas nier l’existence d’un combat et imaginer qu’il suffit de « suivre notre nature » pour que tout se passe bien. Car notre éléphant était adapté à la vie dans la nature primitive, pas dans les mégalopoles modernes. Aujourd’hui, trop de commerçants ont compris comment fonctionnent nos éléphants et les attirent à eux par tout moyen pour leur faire faire des choses qui les arrangent (nous faire acheter et manger des choses) mais qui ne sont pas forcément bonnes pour nous !

Chaque fois que vous parvenez à faire vos courses sans passer par le rayon des tentations (sucreries, biscuits d’apéritifs, desserts…)

Chaque fois que vous résistez à l’envie d’ouvrir un paquet de malbouffe qui se trouve dans un de vos placards, et que votre éléphant essaye constamment d’aller manger.

Chaque fois que vous réussissez à ne pas terminer un paquet pourtant entamé…

Soyez fier de vous-même. Soyez reconnaissant avec vous-même. Attribuez-vous une récompense, sous forme d’une pause sur votre terrasse avec une tasse de café par exemple.

Souvent, nous faisons l’erreur d’imaginer que nous allons pouvoir d’un coup dompter notre éléphant et le soumettre à tous nos désirs. « Cette année, je ne mange plus de chocolat ». « À partir d’aujourd’hui, je supprime un repas par jour. » Ou encore : “J’arrête le sucre”.

C’est se tromper sur nos forces, et sur la force de notre éléphant. Il ne se laissera pas domestiquer si facilement.

C’est en fait le travail de toute une vie que d’apprendre à le connaître et à l’amadouer, peu à peu. Notre but en nous levant le matin n’est pas de mater l’éléphant. C’est de faire en sorte qu’il soit un tout petit peu plus doux ce soir qu’il ne l’était hier. Et ainsi de suite.

À votre santé !

Jean-Marc Dupuis

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