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Il y a quelques semaines, je vous écrivais au sujet de l’épidémie de têtes plates, qui touche actuellement 20 % des nourrissons.

C’est un grave problème. Les travaux de Miller et Clarren ont montré que 39,8 % des enfants ayant la tête plate ont des retards de développement neurologique [1].

Par ailleurs, la tête plate (ou plagiocéphalie en langage médical) provoque de douloureux torticolis et des déformations de la mâchoire et du visage.

Le traitement consiste à suivre des séances de kiné, d’ostéopathie ou à porter un casque orthopédique. Il faut agir avant l’âge de 18 mois ; ensuite il est trop tard, la seule option qui reste est la chirurgie lourde.

Mais plus efficace encore est la prévention :

Il faut alterner position sur un côté, sur l’autre et sur le dos en s’assurant que la tête du bébé est tournée tantôt à droite, tantôt en gauche. Non lui imposer une position unique, mais au contraire une saine diversité, favorisant l’équilibre, le développement harmonieux du squelette.

Si vous les mettez systématiquement sur le dos, les bébés, trop petits pour se retourner, font peser sur l’arrière de leur crâne, mou et pas encore soudé, une pression continue qui provoque un aplatissement de la boîte crânienne.

Comment les mauvaises consignes dans les maternités ont provoqué une épidémie de morts subites, puis une épidémie de têtes plates

« Coucher le bébé sur le ventre », c’est la dramatique erreur que le système médical a encouragée de façon autoritaire (et sans aucune raison valable) à partir des années 70.

Le fait d’avoir mis tous les bébés sur le ventre a provoqué une hécatombe de « morts subites du nourrisson », en fait par étouffement dans le matelas ou l’oreiller : 1500 morts par an.

Ces décès de masse, ont duré toute la période où cette scandaleuse « consigne » resta en vigueur dans les maternités. Il s’agit d’un scandale médical bien pire encore que celui du Médiator, mais qui n’a pas donné lieu à la moindre excuse publique ni compensation.

Dès que les parents cessèrent de coucher les bébés sur le ventre, le nombre de morts subites du nourrisson fut divisé par huit : il tomba à 189 morts par an en moyenne, à partir de 1994.

Mais l’erreur fut de dire aux parents, par excès d’autorité encore une fois, de mettre les enfants systématiquement sur le dos.

L’épidémie de têtes plates a démarré précisément, elle-aussi, en 1994.

C’est pourquoi dans ma lettre précédente, j’encourageais les parents à alterner la position du nourrisson, en le calant bien sur un côté, puis sur l’autre. Eviter qu’il ne soit toujours couché sur le dos, pour éviter qu’il ne se déforme le crâne en appuyant toujours au même endroit.

Je signalais la possibilité d’utiliser, jusqu’à l’âge de deux mois, un cale-bébé :

A noter que cet article m’a valu de violentes attaques et même une lettre d’injures de pédiatres.

L’un d’eux m’a accusé d’être un criminel : « Les bébés doivent être couchés uniquement sur le dos ! » ; « A cause de vous il va y avoir des décès ».

Ils me soupçonnaient de n’avoir écrit tout ça que pour vendre des accessoires. Je garantis pourtant n’avoir jamais vendu un accessoire pour bébé de ma vie.

Mais j’aime beaucoup les enfants, c’est ça qui me motive !

La Haute Autorité de Santé intervient dans le débat

Aujourd’hui, j’ouvre le journal Le Parisien et je lis, en gros titre : « Il y a bien un problème de têtes plates ».

Dans l’article, la photo de mon ami ostéopathe Frédéric Zenouda, qui mène depuis des années ce juste combat pour une bonne position des bébés.

Et j’ai eu le plaisir de lire que la Haute Autorité de Santé va publier des instructions destinées au professionnels et aux parents, pour prévenir « l’aplatissement de tout ou partie du crâne du nouveau-né à cause d’un appui sur le dos trop fréquent… ».

La Haute Autorité de Santé reconnaît officiellement qu’on s’est trompé en mettant toujours les enfants sur le dos : « Il ressort de l’instruction des services que, depuis la mise en œuvre des recommandations de couchage sur le dos pour prévenir la mort subite du nourrisson (NDLR : en 1994), une augmentation de la fréquence d’asymétrie crânienne a été observée. La plagiocéphalie peut conduire à des complications mécaniques, sur le plan maxillo-facial ou cervica-brachial, voire cognitives. »

Ce charabia signifie en clair qu’un bébé qui a la tête plate peut avoir des difficultés à bouger la tête (torticolis), avoir la mâchoire déformée, la tête trop large, et être retardé sur le plan mental. Il était temps d’agir, n’est-ce pas ?

Mais bravo, en tout cas, à Frédéric Zenouda et à l’association de patients Le Lien qui se sont mobilisés pour cette cause importante. Claude Rambaud, vice-président de l’association, ose déclarer qu’il faut « alterner le sommeil un jour côté droit, un jour côté gauche. ». Voilà qui est bien dit.

A votre santé !

Jean-Marc Dupuis

[1] PDF : Plagiocephaly Long-Term Developmental Outcomes in Patients With Deformational

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